Égypte > provenance inconnue.
Nouvel Empire > XVIIIe dynastie > époque amarnienne (vers 1353 - 1337 avant J.-C.)
Calcaire polychromé
H. 8 CM ; L. 8 CM ; P. 7,1 CM
Co. 6324
Égypte > provenance inconnue.
Nouvel Empire > XVIIIe dynastie > époque amarnienne (vers 1353 - 1337 avant J.-C.)
Calcaire polychromé
H. 8 CM ; L. 8 CM ; P. 7,1 CM
Co. 6324
Moyen. Le visage a été entièrement arasé, contrastant avec le bon état de conservation de la perruque. L’extrémité inférieure de la mèche latérale est manquante. Des éraflures sont visibles sur toute la surface de l’objet. L’arrière de la tête a subi plusieurs chocs qui ont enlevé de la matière. Quelques traces de pigments roses sont conservées, roses sur le cou et noires sur la perruque.
La statuette a été cassée en diagonale au niveau du cou, conservé en partie. Elle est empoussiérée.
Tête féminine coiffée d’une perruque bouclée. Les traits du visage ont été intentionnellement et méticuleusement martelés ; on observe en effet que le pourtour est préservé sur 2 à 4 mm.
La partie gauche de la tête est conservée sur une plus grande hauteur. On peut en particulier admirer le port altier de la jeune fille dont le cou, long et délicat, adopte un angle d’inclinaison typiquement amarnien. Quelques plis sont observables sur la partie gauche du cou, heureusement conservée et le pigment rosé badigeonné sur la peau y est encore visible. Une perruque courte, de forme boule, vient le frôler. Masquant les oreilles, elle encadre le visage. Très fine autour du visage pour ne pas en écraser les traits, elle est à l’inverse très épaisse à l’arrière, mettant ainsi en valeur la noblesse du port de tête. Les mèches qui la composent sont disposées en rayons à partir du sommet du crâne. Elles sont constituées de boucles étagées, profondément creusées dans le calcaire et soigneusement disposées en damier. Une large mèche est placée sur le côté droit de la perruque. Elle n’est pas bouclée, contrairement au reste de la perruque qu’elle recouvre, mais finement ondulée. Un bandeau horizontal permettait de la retenir. Cette mèche indique qu’il s’agit de la représentation d’une enfant nubile.
A l’arrière de la statuette, un pilier dorsal est placé sous la perruque. Il s’ajuste sous l’épaisseur des boucles et permet de soutenir la tête. L’espace entre ce pilier dorsal et le cou gracile de la jeune fille n’a pas été complètement évidé afin de renforcer l’ensemble.
Si l’on se réfère au style particulier de la perruque, à la qualité d’exécution de la figurine et à la destruction volontaire du visage, la statuette Co. 6324 serait certainement la représentation d’une princesse amarnienne. Cet épisode de l’histoire égyptienne a en effet été l’objet d’une « damnatio memoriae », une volonté de la part des successeurs de Aÿ et des prêtres d’Amon, d’effacer les manifestations artistiques de cette période, notamment les noms et les images de la famille royale. Les représentations en trois dimensions des princesses sont donc rares. Quelques têtes chauves en quartzite – avec le crâne déformé si caractéristique de l’art amarnien – sont conservées à Berlin et au Caire. Une coiffure similaire à celle portée par la jeune fille du Co. 6324 est sculptée sur un fragment de statuette en calcaire peint du musée du Louvre, à Paris (E 14715). Matériau, dimensions et iconographie de la statuette du Louvre et de la tête du musée Rodin sont tout à fait semblables. Sur ces deux objets, la présence d’un pilier dorsal indique que la jeune fille se tenait certainement debout.
Sur une suggestion de Marc Gabolde, sous réserve car il n’a pas encore vu l’objet, cette tête de princesse proviendrait peut être de l’un des groupes familiaux placés à l’avant des stèles frontières érigées autour du périmètre de la ville d’Amarna (sur ces stèles-frontières, voir GABOLDE 2005, p. 56-58 ; MURNANE, VAN SICLEN 1993 et VANDIER 1944, pp. 5-22). La disparition des pigments qui recouvraient la statuette à l’origine et les stigmates d’arasement de l’épiderme de la pierre en surface, imputables à l’érosion éolienne, invitent à penser que la statue était exposée en plein air. De part l’état de conservation de la tête (double cassure et chocs à l’arrière du crâne), il est probable que la tête de la statuette a été jetée à terre. En l’absence de texte, il est difficile d’identifier la princesse représentée.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon / atelier Tweed / vitrine 9, 384, "Tête de femme en pierre calcaire. Il n'en subsiste plus guerre que la perruque, le visage est entièrement effacé. Haut. 8 cent. Estimé trente francs."
Donation Rodin à l’État français 1916.
La tête était exposée du vivant de Rodin dans l'atelier Tweed à Meudon.