Scarabée

Egypte > Provenance inconnue

 Troisième Période Intermédiaire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 1,4 CM : L. 2,8  CM : P. 4,1 CM

Basalte ou grawacke

Co. 3538

Comment

State of preservation

L'œuvre est en bon état de conservation. 

Description

Il s’agit d’un scarabée représenté ailes repliées, pattes collées le long du corps, reposant sur une base. Les ailes sont intégralement parcourues d’incisions verticales. Les détails de la tête ainsi que des pattes avant sont finement incisés. 

Certaines caractéristiques physiques ont été très finement indiquées, en particulier les 25 stries figurant sur les deux élytres, la partie antérieure des pattes et la tête. La précision de l’exécution des détails de la bouche du coléoptère du Co. 3538 permet de mieux comprendre celles des scarabées Co. 819 (ébauché) et Co. 820 (de bonne facture),  d’exécution plus sommaire.

Le scarabée dit bousier est un insecte chargé de symbolique pour les Egyptiens anciens. Fins observateurs de la nature, ils avaient remarqué que ce coléoptère coprophage pousse une gigantesque boule d’excréments, destinée à protéger et nourrir ses petits ; ils ont associé cette boule au disque solaire. Dans la cosmogonie égyptienne, le scarabée participe donc à la régénération de celui-ci. Le nom donné au scarabée est aussi celui du soleil renaissant, Khepri, qui signifie « celui qui vient à la vie ». Le coléoptère est également associé à l’idée de renaissance. Pour les anciens Égyptiens, la vie a surgit d’une masse initiale. Cette masse, dans le cas des scarabées, est associée à la boule d’excréments. Khepri peut être représenté avec un corps d’homme, possédant à la place de la tête le corps d’un scarabée.

Dès la VIème dynastie, des objets adoptant la forme de scarabées apparaissent. La typologie et la fonction des scarabées varient selon les contextes et les époques. Les plus anciens scarabées révélés par la documentation sont des amulettes, parfois inscrites au nom du propriétaire, au nom du roi régnant ou décorées de motifs apotropaïques. Ces amulettes étaient le plus souvent portées à la manière de bijoux, protégeant aussi bien les vivants que les défunts. Autre type de scarabées, certains scarabées funéraires appelés scarabée de cœur, placés entre les bandelettes de la momie au niveau du cœur et traditionnellement inscrits au revers du chapitre 30 du Livre des Morts. La raison d’être de ces objets était de pouvoir témoigner en faveur du défunt lors de son jugement. Le plus souvent, ces scarabées dits « de cœur » ont leurs ailes repliées, à l’instar des autres types, sauf pour les périodes les plus récentes où certains sont représentées ailes déployées, type spectaculaire qui n’apparait pas avant la XVIIdynastie. Apparition aussi au cours de cette XVIIe dynastie des scarabées commémoratifs, qui permettent à la famille royale de transmettre à l’ensemble de l’élite un évènement important ayant eu lieu au palais. Les scarabées pouvaient également faire office de sceaux administratifs. L’impressionnant nombre de scarabées qu’ont produits les Égyptiens n’a d’égal que l’incroyable variété des matériaux utilisés. Les scarabées connaitront une longue postérité et seront populaire jusqu’à la fin du Premier Millénaire avant notre ère.

Le scarabée Co. 3538 est dépourvu d’inscription et de système de suspension. De part ses dimensions assez conséquentes pour ce type d’objet (4,1 cm de long), il est probable qu’il s’agit d’un petit scarabée de cœur, généralement de grande taille. Le type de pierre utilisé, la décoration minimaliste de l’insecte (mises à part les élytres incisées verticalement) et le fait qu’il soit resté anépigraphe sont l’indice d’une production remontant au plus tôt à la Troisième Période intermédiaire.

Les collections de scarabées étant particulièrement abondantes dans les musées, il est surprenant que la collection égyptienne du musée Rodin n’en conserve que quatre exemplaires, les Co. 819, Co. 820, Co. 3538 et Co. 6317.

Les scarabées Co. 819, Co. 820, et Co. 3538 sont  tous réalisés en une pierre noire polie, et datés de la Troisième Période intermédiaire. D’un modèle similaire, les trois exemplaires présentent néanmoins des différences d’exécution. La pierre utilisée est d’un noir soutenu pour les scarabées Co. 819 et 3538, plus olivâtre pour le scarabée  Co. 820. Le scarabée Co. 6317, quatrième scarabée de cette collection, est en calcaire et de dimensions nettement plus petites que les trois autres. Ce n’est pas un scarabée de cœur.

Le Metropolitan Museum of Art de New York conserve en outre un scarabée similaire au scarabée Co.819, à savoir le scarabée 30.8.1076.

Inscription

Anépigraphe.

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