Tête à piton

Tanagréenne

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque ptolémaïque

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 6,5 cm ; L : 3,5 cm ; P : 4 cm
CO. 2840

Comment

State of preservation

Presque complet. La tête appartenait à un corps. Le chignon est lacunaire. La joue gauche présente une trace d’arrachement et le nez est ébréché.

Description

Cette tête de personnage féminin porte une coiffure à côtes de melon et des boucles d'oreille. Son visage est ovale et idéalisé. Le contour supérieur du front forme une accolade. Les arcades sourcilières sont arrondies et fuient vers les tempes. Elle a de petits yeux plissés entre des paupières épaisses. Son nez est fin. Sa bouche est étroite mais lippue. Elle a la lèvre supérieure ondulée et les commissures de ses lèvres tombantes.
La tête Co. 2840 est une « Tanagréenne ». Cette appellation est employée pour désigner les figurines de femmes drapées produites dans le monde grec à l’époque hellénistique, d’abord découvertes sur le site éponyme de Tanagra, en Béotie. Correspondant à un genre bien particulier, les Tanagréennes se reconnaissent au port de leur péplos et de leur himation dont l’agencement varie tout en observant des schémas bien précis. La coiffure en côtes de melon et la régularité des traits du visage, entièrement idéalisé, de Co. 2840 permet de la rattacher à cette production. 
Le cou, prolongé d’un tenon d’insertion, constitue un important indice quant à son exécution. La tête, plutôt qu’être moulée d’un seul tenant avec le corps comme la figurine Co. 1591, a été réalisée à part et enfoncée entre les deux faces d’un corps obtenu par moulage bivalve. La limite de l’enfoncement est encore nettement visible à mi-hauteur. Le corps est perdu.
Notre tête peut aisément être avec une tête provenant de la nécropole d’Ibrahimieh à Alexandrie, datée par le contexte entre 275  et 225 av. J.-C. (Kassab Tezgör 2007, 123, pl. 9, p. 112). La coiffure à côtes de melon nettement séparées est la même et est ponctuée des mêmes alvéoles. Le chignon était également appliqué et le cou est prolongé d’un tenon. En effet, les Tanagréennes d'Égypte sont particulièrement bien représentées à Alexandrie, où majoritairement découvertes dans les nécropoles orientales de la cité. L'étude de ces nécropoles a fourni des intervalles chronologiques nous permettant de constater que ces figurines ont été produites dès la fin du IVe siècle av. J.-C., comme l’attestent les contextes de la nécropole de Chatby, et jusqu'à 200 av. J.-C., voire 100 av. J.-C. pour le quartier d’Ezbet el-Makhlouf. Il est possible de remarquer que le nombre de tombes le plus important peut être daté entre 300 et 200 av. J.-C. comme à Ibrahimieh par exemple. Par analogie, nous pouvons en déduire que la majorité des figurines d’Alexandrie ont été réalisées entre ces deux dates mais sans plus de précision. Concernant les figurines de la collection d’Auguste Rodin, en l’absence de contexte de découverte connu, il est impossible de se montrer plus précise. 
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