Harpocrate au pot

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque impériale

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 14,7 cm ; L : 5,7 cm ; P : 3,9 cm
CO. 2763

Comment

State of preservation

Incomplet. Les pieds manquent et les jambes sont ébréchées. 

Description

La figurine représente un personnage debout, dans une attitude frontale, vêtu d’une longue tunique et peut-être d’un manteau lui voilant la tête. Il tient un pot à panse arrondie contre son torse à l’aide de son bras gauche et plonge sa main droite à l’intérieur. Son visage est très sommairement décrit et les détails sont émoussés : les yeux en forme de pastille semblent avoir été détourés à la pointe. La pupille de l’œil de droit est rendue en creux. Il en était probablement de même pour la pupille de l’œil gauche mais la surface est trop endommagée pour en juger.

L’attitude du personnage, la main plongée dans un pot rond permet de proposer une identification du dieu Harpocrate, malgré l’absence de la mèche de l’enfance, du doigt à la bouche ou du pschent. Il s’agirait alors d’une représentation d’Harpocrate au pot. Harpocrate, ou « Horus l’enfant », voit le plus souvent ses vertus fertiles mises en exergue par une corne d’abondance. Mais cette dernière a parfois été substituée à un pot (cf. Co. 2737 ou Co. 6072). Michel Malaise identifie deux groupes principaux d’Harpocrate au pot. Le premier figure Harpocrate tenant le pot contre le flanc gauche et dans lequel il plonge la main droite afin d’en saisir le contenu, comme ici ou pour la figurine Co. 6072. Il peut sinon avoir la main devant la bouche pour en manger le contenu (Co. 6019). Dans le second groupe identifié par Michel Malaise, Harpocrate a le pot posé à côté de lui (Co. 2503). La substance qu’Harpocrate puise dans ce récipient serait l’athèra, une bouillie réalisée à base de farine, dont les prêtres d’Harpocrate s’enduisaient le visage. Cette bouillie était distribuée au fidèles et servait à nourrir les enfants ou comme remède aux adultes. Ainsi, le pot, comme la corne d’abondance, constitue le symbole de la force nourricière d’Harpocrate, en particulier vis-à-vis des enfants. Néanmoins, l’absence d’autres attributs et le manque de détails ne permet pas d’affirmer qu’il s’agit bien d’une représentation du dieu, mais peut-être une représentation d’un fidèle d’Harpocrate en train de se nourrir de l’athéra. 

Les représentations de l’Harpocrate au pot sont plus fréquentes à l’époque impériale. Trois figurines conservées au musée du Louvre et cataloguées par Françoise Dunand (Dunand, p. 70-71, n° 129-131), ainsi que cinq figurines conservées à Berlin et cataloguées par Wilhelm Weber en 1914 (Weber, p. 95-96, n° 108-112) sont d’un type proche, Harpocrate se tenant debout, le pot contre le flanc gauche et vêtu d’une longue tunique fluide collant au corps. Cependant, aucune datation précise n’est proposée par les auteurs pour ce type qui a pu être reproduit durant tout l’époque impériale. De plus, malgré la proximité stylistique entre le corps de Co. 2763 et les figurines du Louvre et de Berlin, la tête de notre figurine est bien plus sommaire et stylisée, ainsi que dépourvue des deux boutons de lotus qui orne les têtes des autres exemplaires du type. Cet aspect accentue la difficulté à dater l’objet.
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