Tête à pilos

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque Ptolémaïque

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 

H. 5,8 cm ; L. 2,6 cm ; P. 3,4 cm
CO. 2721

Comment

State of preservation

Inncomplet. Seule la tête est conservée. 

Description

Cette tête masculine est tournée vers la droite et porte une coiffe conique appelée pilos, ébréchée au-dessus du front. Son front triangulaire est marqué de trois rides d’expression creusées par le froncement accentué des sourcils. La ride du lion est également indiquée au-dessus de l’arête du nez. Ses yeux écarquillés sont enchâssés entre d’épaisses paupières. Il a des pâtes d’oie aux coins des yeux. Il a le nez busqué et épaté. Il a les pommettes saillantes et les sillons naso-géniens marqués, ces deux caractères étant accentués par le rictus de la bouche entrouverte, aux lèvres épaisses et laissant voir la rangée supérieure des dents. Son visage apparait donc entièrement contracté et congestionné. 
La tête Co. 2721, coiffée d’un pilos, pourrait être l’effigie d’un soldat étranger, peut-être un oriental. L’expression outrée de Co. 2721 conduit éventuellement à l’interpréter comme une représentation satyrique, voire comme un « grotesque ». Ce terme désigne une série de motifs très populaires à l'époque hellénistique, ayant en commun la représentation de figures grimaçantes et contorsionnées à l'aspect disgracieux. Il est employé pour désigner les figurines de plusieurs ensembles iconographiques : les cas pathologiques, les représentations dites « réalistes » ou les « sujets de genre » et les caricatures de diverses catégories sociales, qu’il s’agisse des prêtres ou de personnes de rang subalterne. A Alexandrie, les étrangers constituaient une catégorie sociale ayant également fait l’objet de représentations comiques et caricaturale. Plusieurs figurines de la collection d’Auguste Rodin (Co. 2730, Co. 2748, Co. 5637) représentent par exemple des soldats macédoniens sous le mode de la caricature. Le pilos peut également être porté par les paysans. Il s’agirait alors éventuellement d’une scène de genre. L’absence du corps ne nous permet cependant pas d’en être certains. 
Enfin, bien que sa surface soit légèrement accidentée par endroit, la tête Co. 2721 est remarquable par son exécution. La finesse et la précision des traits sont témoins de la qualité du moule. La pièce fit probablement partie des premiers tirages, avant usure de la matrice. L’œuvre démontre ainsi du soin dont pouvaient faire preuve les artisans coroplathes.  
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