Seule l’image à mi-corps d’un homme est conservée. Aucun chant n’est original. Le chant supérieur est une retaille oblique et présente les traces d’une râpe ayant servi à tendre le plan. L’outil a été utilisé sans grande rigueur, comme en témoignent les coups désordonnés. Le chant inférieur, quant à lui, possède une cassure, avec un grand éclat sur l’épaisseur du relief, à senestre. Le chant dextre est, dans sa partie haute, une cassure, avec également un éclat dans l’épaisseur du relief. Enfin, le chant senestre est une cassure. La partie visible de l’épaisseur, côté revers a été aplanie, mais aucune trace d’outil n’y est visible. Le fragment a été déposé, puis dégraissé.
La polychromie est en très bon état de conservation, mais correspondrait, en grande partie, à des repeints. Le fragment présente, par ailleurs, des traces de terre d’enfouissement ocre.
Sur les chants dextre, supérieur et senestre, une différence de coloration évoquerait un enchâssement du relief lors d’une ancienne présentation, non documentée.
Il reste sur le fragment de relief une homme à mi-corps, vu de profil, avec l'oeil et les épaules de face, image qui répond aux canons de l’iconographie égyptienne de l’Ancien Empire. Le personnage est représenté torse nu, la carnation de sa peau est de couleur ocre rouge et il porte une coiffure courte ou un bonnet.. Se tenant debout, il est tourné vers la gauche et maintenait dans sa main droite (qui a disparu dans la cassure) la pâte arrière d’un bovidé.
De l’animal sacrifié, renversé sur le dos, seule est visible la croupe peinte en ocre orangé et qui se reconnaît à l’extrême gauche du relief. Enfin, la lame d’un couteau de boucher est identifiable au niveau du jarret de l’animal. Ce couteau était tenu par un personnage dont l’image est aujourd’hui coupée du fragment.
Les scènes de boucherie sont relativement nombreuses dans l’iconographie des tombes de l’Ancien et du Moyen Empire, mais aussi postérieures.
La première étape représentée est celle de la mise à mort des animaux. Pour cela, ils sont basculés sur le dos au moyen de cordes et de lassos. Une fois la gorge tranchée, l’animal est équarri au moyen de grands couteaux en silex. La patte avant est la première à être entaillée, afin de vider la bête de son sang. Les membres sont ensuite coupés, après avoir retiré la peau par une entaille qui démarrait du dessus des pattes postérieures et s’étirait tout le long du ventre.
La consommation de viande de bovinés durant l’époque pharaonique semble avoir été assez courante en contexte cultuel. On remarque, en effet, que cet aliment est régulièrement mentionné dans les listes d’offrandes figurées dans les tombeaux, mais aussi dans les papyrus comptables qui témoignent du fonctionnement des temples funéraires royaux. D’ailleurs, les scènes d’abattage interviennent généralement en association avec la fourniture de la table d’offrandes des défunts et des divinités. Une fois consacrés, les quartiers de viande étaient ensuite distribués aux prêtres et aux autres ayant droit pour leur consommation personnelle. Les scènes d’abattage sont donc naturellement dépeintes dans les chapelles funéraires des particuliers. En dehors de ces contextes cultuels, la consommation de bœuf, bien que difficile à quantifier, devait être plus rare. En effet, l’élevage de ces animaux était particulièrement onéreux et seuls les membres de l’élite sociale pouvaient entretenir des cheptels suffisamment nombreux pour une consommation régulière - cette même élite qui était en mesure de posséder une tombe ornée.
Ce petit fragment de bas-relief a conservé un décor en relief dans le creux, où les motifs sont incisés dans le calcaire. Le fond est laissé plan, tandis que les éléments du décor sont travaillés avec un léger modelé. La bordure supérieure du registre de la scène est conservée.
Le fragment Co. 3405 provient donc très certainement de la paroi de la tombe d’un membre de l’élite égyptienne. Déposé puis dégraissé pour la vente, il a été recouvert d’un badigeon consolidant. Si le style s’appuie sur les canons de l’Ancien Empire, l’analyse de la polychromie a révélé différentes périodes (voir le pré-rapport de S. Pagès du 24-09-2012) témoignant de probables retouches modernes. Il serait peut-être à rapprocher d’un autre relief de la collection, le Co.
3051, sculpté quant à lui en léger relief.