L'objet est en bon état de conservation. Des cassures marquent l’encolure du vase et la bordure extérieure du bouchon.
Des fentes de cuisson se sont développées à l’intérieur de l’évidement du bouchon. Les couches picturales du couvercle sont assez lacunaires, mais leur adhérence est correcte. Le nez est arasé. Quelques légères épaufrures sur l’œil gauche, la joue droite et le menton. L’oreille gauche présente deux petites fissures.
Des traces vertes, sur la panse et l’encolure du vase, correspondent à un contact avec des objets métalliques (cuivre ou bronze). Des traces vertes sont également visibles à l’intérieur. L’épiderme est altéré et piqueté par endroits, notamment en bas du vase et près de la lèvre.
Le vase est en albâtre de couleur jaune pâle, relativement homogène et semi-translucide.
Il est ovoïde, avec une ouverture plate. Sa partie inférieure est arrondie, seul un petit plat à sa base lui permet de tenir verticalement. Aucun contenu ni trace de couleur ne sont visibles.
Le bouchon en terre cuite à dégraissant végétal, ocre rose, est sommairement façonné. Seul le modelé du visage est délicat.
Un décochement forme un tenon à la base du bouchon, permettant ainsi son emboîtement sur le vase. Cet emboîtement est sommaire.
Le dessus du bouchon est entièrement polychromé. Il représente une tête humaine portant une perruque noire évasée, lisse et enveloppante (le cou n’est pas visible), mais qui laisse les oreilles découvertes. L’extrémité de la perruque forme une ligne droite sur le front au-dessus des sourcils. Les carnations (visage et oreilles) sont ocre jaune. Le visage est ovale, large, avec des joues avec des joues pleines et un menton rond. Les yeux sont grands ouverts, la partie supérieure de l'oeil très courbe, la partie inférieure presque rectiligne. La partie vers le nez est juste arrondie, sans pointe lacrimale. La ligne de fard se poursuit vers la pommette, vers le centre de l'oreille. Les sourcils suivent la forme de l'oeil et finissent parallèlement au fard de l'oeil, au niveau de la tempe. Le nez, abîmé, est court et relativement large. La bouche est large, horizontale, avec des lèvres droites. Les oreilles figurées en relief sont larges. Le pavillon extérieur est indiqué. Tous ces éléments sont caractéristiques de la fin du Moyen Empire.
Outre le choix de matériaux différents pour le vase et le bouchon (ce qui n’était pas rare), l’originalité de ce vase canope réside dans la forme ovale du vase, qui rappelle une goutte (le diamètre maximal étant situé environ aux deux-tiers inférieurs).
D’autres vases canopes en albâtre présentent cette particularité, comme un ensemble conservé au Musée égyptien de Florence, daté du Nouvel Empire (SAT 2199 et SAT 2200). Les bouchons sont en bois peint. On remarque que les vases de cet ensemble n’ont sensiblement pas tous la même forme.
Des bouchons en céramique peinte peuvent être trouvés sur des vases canopes du Moyen Empire à la Basse Époque. Le style du bouchon de Co. 952 est caractéristique de la fin du Moyen Empire : Musées Royaux des Arts et d’Histoire de Bruxelles E. 4352, daté du Moyen Empire.
Le bouchon de Co. 952 représente peut-être Amset (ou Imsety), le génie funéraire anthropomorphe chargé de la protection du foie du mort.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrine 17, 476, "Canope anépigraphe en albâtre. Le couvercle est formé par une tête humaine en terre cuite. Haut. 32 cent. Estimé cinquante francs."
Donation Rodin à l'Etat français en 1916.