ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE.
BASSE ÉPOQUE, PROBABLEMENT XXVIE-XXVIIE DYNASTIES
Faïence siliceuse VERTE
H. 9,3 CM : l. 2,5 CM (BRAS) : P. 2,2 CM (SOCLE)
CO. 2372
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE.
BASSE ÉPOQUE, PROBABLEMENT XXVIE-XXVIIE DYNASTIES
Faïence siliceuse VERTE
H. 9,3 CM : l. 2,5 CM (BRAS) : P. 2,2 CM (SOCLE)
CO. 2372
L'oeuvre est complète et en bon état de conservation. La glaçure a disparu à l’arrière de la tête sur le côté gauche. Toute la surface de l’objet a perdu la vivacité de sa couleur et sa brillance, excepté l’arrière de la perruque et le pilier dorsal (comparer avec Co. 2344 et Co. 2356). Quelques éclats sont visibles (extrémité de la barbe, mains, arêtes du piédestal).
L'Ouchebti en faïence siliceuse verte. Le personnage, qui porte le nom de Psammétique, est debout sur une base rectangulaire, légèremetn trapézoïdale. Les dimensions de cette base se fondent dans celles de la figurine, pilier dorsal compris. Son corps est entièrement emmailloté : les membres ne sont pas visibles. Seules les mains – sommairement exécutées en relief – apparaissent croisées au niveau de la poitrine. Elles tiennent chacune une houe. Le personnage porte une perruque tripartite et une longue barbe fine, tressée avec précision. Les mèches de la perruque n’ont, au contraire, pas été individualisées. Les traits du visage sont soigneusement exécutés (arcades sourcilières et paupières sont visibles). Les oreilles sont grandes et bien détaillées. On remarque que les côtés du visage et de la barbe sont fortement creusés.
Au revers de l’objet figure un pilier dorsal (inscrit) qui s’arrête au bas de la perruque. L’ouchebti faisait partie de l’équipement funéraire des défunts aisés. Chargée de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts (transposition de celui des vivants), la figurine Co. 2372 porte un sac de graines sur le dos. Placé du côté gauche, ce sac est représenté au moyen de croisillons incisés.
La cordelette de suspension de ce sac est en partie visible sur l’épaule gauche.
Le matériau et le style de cette figurine sont typiques de la Basse Époque, en particulier la longue barbe, l’emplacement du sac de graines, les petites mains qui tiennent les outils agricoles, ainsi que la base et le pilier dorsal (SCHNEIDER 1977, type 5.3.1). Voici un exemplaire bien daté (XXVe-XXVIe dynastie), au nom du prêtre Horemheb.
L’inscription permet de préciser la datation de Co. 2372 : l’époque saïto-perse. Le nom gravé sur la statuette – Psammétique – a notamment été porté par trois pharaons de la XXVIe dynastie (entre le milieu du VIIe et le milieu du VIe siècle av. J.-C.)
Les plus proches parallèles se trouvent dans la collection du musée Rodin : Co. 2354 et surtout Co. 2356 (ouchebti mieux conservé mais anépigraphe, et dont les traits du visage et la barbe sont identiques à Co. 2372).
Également appelés chabtis ou chaouabtis avant la XXIe dynastie, les ouchebtis (du verbe oucheb, « répondre ») sont des « répondants », des figurines funéraires chargées de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts. Les exemplaires les plus anciens sont peut-être à identifier parmi les figurines en terre crue ou en cire de la XIe dynastie (vers 2000 av. J.-C.). Au début du Moyen Empire, une formule magique devait être récitée sur une statue du maître défunt afin de le protéger des basses besognes obligatoires dans l’Au-delà. Cette effigie était généralement momiforme et en bois (cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 67). Les figurines en pierre apparaissent à la deuxième moitié de la XIIe dynastie et une formule magique apparaît alors sur leur corps. Il s’agit d’un extrait du chapitre VI du Livre des morts. Le nombre et la qualité des statuettes augmentent progressivement au cours du Nouvel Empire et, à partir de la Troisième Période intermédiaire (vers 1070 av. J.-C.), elles sont généralement réalisées dans une fritte émaillée de couleur bleue qui accroche le regard. Les ouchebtis sont particulièrement nombreux à la Basse Époque, une seule tombe pouvant en contenir environ quatre cent. (Concernant l’origine et la fonction des ouchebtis, cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 62-70 ; BOVOT 2003, p. 11-18 et p. 46-52)
À l’avant de la statuette, une colonne de hiéroglyphes est disposée en creux entre deux traits verticaux (texte 1). Le texte, qui se lit de droite à gauche, part de sous les mains et descend jusqu’aux chevilles. Une deuxième colonne de hiéroglyphes est incisée à l’arrière, sur le pilier dorsal, depuis la perruque jusqu’aux chevilles (texte 2) : Osiris Psametiknakht ... fils de ... ? (traduit par Jean-Luc Bovot)