Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 10,9 cm ; L. 4,8 cm ; P. max. 1,6 cm
Os, fémur de bœuf ou de dromadaire
Co. 2183
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 10,9 cm ; L. 4,8 cm ; P. max. 1,6 cm
Os, fémur de bœuf ou de dromadaire
Co. 2183
Cette applique offre une teinte ocre brun généralisée, avec des zones plus ternes en partie basse. Cassée en biais en partie supérieure, sa surface est complètement altérée et délitée. Si les fentes sont surtout localisées dans la partie inférieure, une desquamation s’observe sur la face principale, mais prend aussi, au revers, la forme de taches blanches.
La figure de femme, dont manque la tête, est légèrement orientée vers la gauche. Un long chiton densément plissé, autour duquel est drapé en oblique un himation, l’habille. Ce vêtement est resserré par un lien sous la poitrine. La main droite de la jeune femme retient le pan de son manteau qui tombe en diagonale.
Bien qu’aucun attribut ne puisse permettre d’identifier le personnage féminin, la posture et l’agencement du drapé invitent à classer cette image dans la catégorie des « femme drapées » déterminée par L. Marangou dans son catalogue des os sculptés du musée Benaki (MARANGOU 1976 p. 57-58). Treize appliques du musée Benaki et dix du musée Rodin répondent à ce modèle. Légèrement déhanchée, parées invariablement d’un long chiton auquel vient se superposer un himation, tiennent généralement dans un main une petite couronne, et une cornucopia dans l’autre. Ce dernier attribut est souvent associé aux représentations de la déesse de la fortune, Tychè, mais il n’est pas suffisamment distinctif pour identifier formellement un personnage mythologique. Sur le plan formel, ce type iconographique énigmatique procède d’un modèle courant à l’époque hellénistique : celui des reines ptolémaïques moulées sur les oenochoés en faïence du IIIe siècle ou de la fin du IIe siècle av. J.-C., produites principalement à Alexandrie (THOMPSON 1973, p. 24-34). L’ajustement de l’himation sur notre applique rappelle d’ailleurs le type II a des souveraines lagides, défini par D. B. Thompson (THOMPSON 1973, p. 30, pl. XXII).
Alors que nombre de figures de « femmes drapées » présentent un sein dénudé, la poitrine est ici entière couverte par le chiton, comme sur les pièces 57.693 et 57.694 du Museum of Fine Arts de Boston, le relief AF 6578 du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, et une applique de grande taille fragmentaire provenant d’Antinoé (O’CONNELL 2014, p. 420, pl. 115 p. 444). L’himation ne décrit pas un repli triangulaire sur le bas du ventre, comme nous pouvons l’observer couramment sur les appliques sculptées de « femmes drapées », mais rappelle par ses grands plis transversaux, ceux des pièces 18891 et 18878 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 191-192 p. 121, pl. 56ab), bien qu’ils soient orientés dans le sens contraire. L’élément de placage 71.55 du Walters Art Museum de Baltimore (RANDALL 1985, 156, p. 96-97), offre indubitablement la comparaison la plus étroite. Cependant, la jeune femme moins hanchée, offre une attitude plus statique, et la retombée de l’himation se démarque aussi par une rigidité accrue. En tenant compte de la datation proposée pour l’exemplaire de Baltimore, nous pouvons imaginer une réalisation de notre pièce autour du IVe siècle, ou un peu plus tard.
Comparaisons
-Athènes, musée Benaki, 18891, 18878 (drapé, mais position inversée).
-Baltimore, Walters Art Museum, 71.55.
-Boston, Museum of Fine Arts, 57.693.
-Paris, musée du Louvre, DAE, AF 6578.
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.