Égypte > provenance inconnue
Ve -VIe siècle ap. J.-C.
H. 6,8 cm ; l. 3,4 cm ; ép. max 0,7 cm
Os, métacarpe droit de bœuf (?), face postérieure, partie médiale
Co. 2160
Égypte > provenance inconnue
Ve -VIe siècle ap. J.-C.
H. 6,8 cm ; l. 3,4 cm ; ép. max 0,7 cm
Os, métacarpe droit de bœuf (?), face postérieure, partie médiale
Co. 2160
Conservé presque dans son intégralité, ce spécimen présente des pertes de matière à trois de ses angles. Les éclats, en partie supérieure, ont engendré des fissures fragilisant la partie haute de l’applique. La partie inférieure du bord interne dextre est manquante. Des traces de délitement de l’os s’observent sur le menton de la figure et la retombée de l’arcature, en limite du bord senestre. Elles se signalent par une couleur plus claire de l’os. Sur la face principale, la couche de salissure semble répartie de manière uniforme, avec quelques traces plus affirmées sur les éléments en saillie. Au revers, quelques sédiments subsistent. En partie supérieure, à l’emplacement de la cavité médullaire, se détachent des zones plus jaunes.
Brandissant un tambourin, la jeune femme progresse vers la droite. Alors qu’elle lève l’instrument encore plus haut que sa tête, son bras gauche, ramené devant son buste, semble retenir un pan de son vêtement. La tête présente une orientation contraire au corps, la ménade portant son regard vers l’arrière. Cette torsion est une constante dans la représentation des membres du cortège dionysiaque, permettant de transcrire les convulsions qui les agitent.
Le bras droit de la figure qui lève le tambourin rappelle celui de ses compagnes sur les appliques du musée Rodin Co. 2080, 2118, 2172, mais la position du bras gauche et des jambes se retrouvent sur la ménade qui orne la pièce Co. 2059. La silhouette offre un visage incliné vers la gauche, surmonté d’une chevelure nouée à l’arrière, laissant s’échapper quelques mèches ondulées sur les épaules. Son corps est drapé d’un chiton resserré à la taille qui semble offrir une encolure en V. Ce vêtement souligne à la fois le mouvement des jambes, et gonfle sous l’effet de la vivacité du mouvement. Le détail des deux pans d’étoffe soulevés par le rythme enlevé de la danse, réapparaît sur l’applique Co. 2059, de façon moins prononcée. Le départ d’une arcade est nettement visible à droite du visage. Si sur certains éléments de placage de petites dimensions du musée Rodin apparaissent parfois des colonnes, ici seule la courbe de l’arcature est matérialisée par un enlèvement de matière.
S’inscrivant à la suite des appliques rassemblées par A. Loverdou-Tsigarida dans le groupe A des tympanistriae (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 170), cet exemplaire est sculpté d’une figure aux proportions ramassées, aux volumes géométrisés tant la stylisation est accentuée. Le visage structuré par un long nez, déterminé par des coups de ciseau particulièrement francs, se termine par un menton en pointe, mal dégrossi. Certains éléments, tel que le tambourin, sont davantage suggérés que réellement sculptés. Témoignant d’un travail hâtif de la matière, cette pièce peut-être datée au regard d’autres spécimens stylistiquement proches analysés par A. Loverdou-Tsigarida, du Ve-VIe siècle.
Comparaisons :
-Paris, musée Rodin, Co. 2059 (bras passant devant le buste, style), Co. 2080 (main levant le tympanon).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.