Égypte > provenance inconnue
Ve -VIe siècle ap. J.-C.
H. 7,2 cm ; l. 4,2 cm ; ép. max 0,6 cm
Os, métacarpe gauche de bœuf, face postérieure
Co. 2141
Égypte > provenance inconnue
Ve -VIe siècle ap. J.-C.
H. 7,2 cm ; l. 4,2 cm ; ép. max 0,6 cm
Os, métacarpe gauche de bœuf, face postérieure
Co. 2141
L’applique est conservée dans son intégralité. Seul un éclat vient endommager l’angle inférieur senestre. De minuscules pertes de matière sont aussi discernables dans les angles, sur le chant supérieur. Une teinte légèrement ocre s’observe dans le creux ménagé sous le nez de la figure. La teinte ivoirine de la face principale, très lustrée, contraste avec la tonalité ambrée du revers.
Par son format nettement trapézoïdal et ses dimensions, l’applique se rapproche fortement de la pièce Co. 2172 du musée Rodin. La silhouette élancée au dos arqué n’est pas sans rappeler également la jeune femme de cet exemplaire analogue. Toutefois, l’iconographie présente quelques variantes. Le modèle auquel souscrit la figure sculptée s’apparente à celui de la pièce Co. 2059. Dansant vers la droite, la dévote de Dionysos retient de son bras droit, qui décrit un arc-de-cercle au tour de sa tête, un tympanon (DELASSUS 2020, p. 53 n. 32). Son bras gauche qui accompagne son pas cadencé semble retenir un pan de son vêtement.
Cette attitude sans doute empruntée à celle de Dionysos Lykeios (MARANGOU 1976, p. 35), est illustrée par d’autres éléments de placage en os. Plusieurs appliques convexes sculptées en relief témoignent de la fréquence de ce schéma dans ce répertoire : une pièce du musée gréco-romain d’Alexandrie (12122 : TÖRÖK 2005, p. 145-146, n° 87 ; BONACASA-CARRA 2012, p. 40, fig. 2 p. 45), un exemplaire du musée Benaki (18885 : MARANGOU 1976, p. 105, n° 103, pl. 32b), un autre conservé au Victoria & Albert Museum (A.14-1925 : BECKWITH 1963, p. 12, fig. 26), et un dernier provenant de Tartous, faisant partie autrefois de la collection de Clercq à Paris (n° 81-E 182 : DE RIDDER 1906, p. 177-178, n° 245, pl. XLI). Des pièces de dimensions plus réduites intègrent aussi cette image : un relief du British Museum mis au jour dans le Fayoum (1327,0318.4), ainsi qu’une applique découverte près d’Aboukir (BRECCIA 1926, p. 80, fig. 3, pl. LXIV).
Tantôt orientée vers la droite, tantôt vers la gauche, comme la figure de la pièce du musée Rodin Co. 2130, qui constitue la contrepartie symétrique de notre ménade, les bacchantes adoptent une pose particulièrement contorsionnée transcrivant la violence des mouvements qui les animent. Notre personnage féminin, au canon plutôt allongé, offre un visage menu, à la chevelure attachée sur la nuque. Le profil est rendu avec beaucoup de maladresse par un coup de ciseau un peu trop brusque. Sous un nez mal défini, la bouche réduite à une anfractuosité surmonte un menton complétement fuyant. La petitesse du tambourin, et son évidement, à l’instar de l’instrument sculpté sur l’applique du musée Rodin Co. 2080, créé une incertitude quant à son identification. Il pourrait peut-être s’agir également d’une cymbale.
Vêtue d’un chiton resserré sous la poitrine, aux plis très émoussés, la jeune femme paraît soutenir de sa main gauche un pan de l’étoffe. La forme de la main se confond cependant avec un motif rectangulaire, qui semble correspondre à l’amorce d’un fût de colonne, comme l’indique le départ de petites stries en plusieurs endroits. Ce repentir signifierait que l’artisan a choisi de renoncer à sculpter une colonne par manque de place sur la matrice et a dû réajuster son dessin. Malgré la souplesse de la ligne, la simplification des volumes et de l’anatomie conduit à envisager une production de la pièce au cours du Ve-VIe siècle.
Comparaisons
-musée Rodin, Co. 2059 (type iconographique), Co. 2130 (contrepartie symétrique).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.