Égypte > provenance inconnue
IIIe- IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 9,68 cm ; L. 3,95 cm ; P. 1,77 cm
Os, tibia de boeuf ?
Co. 2099
Égypte > provenance inconnue
IIIe- IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 9,68 cm ; L. 3,95 cm ; P. 1,77 cm
Os, tibia de boeuf ?
Co. 2099
Seule la partie supérieure de l’applique est conservée. Elle se caratérise par une teinte ivoirine assez claire. Une cassure, qui part du coude droit du personnage et qui se poursuit en biais jusqu’à la cuisse gauche, a entraîné la disparition de son bassin et de ses jambes. Le bord supérieur de la pièce est échancré par un éclat situé au-dessus de la main droite de Dionysos. On observe un léger fendillement longitudinal de la matière osseuse et quelques marques noires sur les parties les plus saillantes du relief.
Le bras droit dressé au-dessus de la tête, dans une attitude exprimant le délassement, Dionysos fait sienne une pose attribuée à l’Apollon exposé dans un gymnase athénien, le Lycée, loué par Lucien de Samosate au IIe siècle ap. J.-C. (Anacharsis, ou les Gymnases, 7). Son bras gauche faiblement plié repose peut-être sur un pilier qui n’est que suggéré. L’avant-bras assez large, notamment au niveau du poignet, laisse penser à un mouvement d’inclinaison de la main le long de ce dernier.
La douceur du modelé du torse, qui met en valeur l’apparence juvénile du dieu, autorise à rapprocher la pièce de l’applique Co. 2232 du musée Rodin, bien que le polissage soit moins accentué. On peut également la mettre en parallèle avec une figure acéphale du musée Benaki (18920 : MARANGOU 1976, p. 88, n° 4, pl. 3a). Les bustes de ces deux pièces présentent d’ailleurs une inclinaison similaire. Cette position, et le reste de la cuisse gauche encore visible, invitent à penser que la figure croisait les jambes. Le nombril est indiqué par une petite perforation, surmontant un ventre faiblement renflé.
Le visage dont les traits apparaissent comme plus confus au premier abord, en raison de la conservation de nombreux stigmates d’outils, s’avère plus harmonieux dans ses proportions. Orienté très légèrement vers la gauche, il offre un bel ovale obtenu par des joues pleines. On notera, pour seul défaut, une joue droite un peu large contredisant l’amorce de vue de trois-quarts souhaitée par l’artisan. Encadré de mèches ondulant sur les épaules, il rappelle par son aspect général ceux des pièces conservées au musée Rodin Co. 2232 et Co. 2242, mais il s’en distingue par une plus grande finesse et un côté plus menu. Il renvoie également au visage, légèrement plus large d'un fragment d'applique conservé à Philadelphie, à la Fondation Barnes (A98g). Les yeux, aux contours simplement incisés sous un front bombé, encadrent un nez large surmontant une petite bouche aux lèvres charnues légèrement entrouvertes.
Les cheveux sont séparés en leur milieu et coiffés en bandeaux enroulés, sans doute rassemblés en un chignon sur l’occiput et retombant en longues boucles sur les épaules. Ces boucles sont signalées par de profondes incisions courbes. Quant au haut de la chevelure, il est laissé lisse comme sur les appliques Co. 2071, Co. 2109, Co. 2135-Co. 2152, Co. 2232, Co. 2242, formant en quelque sorte une calotte. Un aplat s’observe aussi en lieu et place de la raie. À la naissance du cou, de petite taille, l’artisan a suggéré, à l’aide d’une fine lame, les clavicules.
La sveltesse du corps et les chairs lisses traitées avec un certain raffinement ne sont pas sans rappeler l’applique 18920 du musée Benaki (MARANGOU 1976, p. 88, n° 4, pl. 4a) dont les principes formels correspondent au canon sculptural du règne de l’empereur Hadrien. Cependant, la plus grande raideur des membres, ainsi que la légère déformation du visage, nous orientent vers une datation plus basse : IIIe ou IVe siècle.
Comparaisons
-Athènes, musée Benaki, 18910, 18920.
-Paris, musée Rodin, Co. 2232, Co. 2242.
-Philadelphie, Fondation Barnes, A98g.
-Vente Christie's, Londres, 29/10/2003, n° 9723, lot 142.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.