Égypte > provenance inconnue
Ve - VIe siècle ap. J.-C.
H. 5,8 cm ; l. 4,65 cm ; ép. max 0,5 cm
Os, scapula de bœuf
Co. 2078
Égypte > provenance inconnue
Ve - VIe siècle ap. J.-C.
H. 5,8 cm ; l. 4,65 cm ; ép. max 0,5 cm
Os, scapula de bœuf
Co. 2078
L’applique est conservée dans son intégralité. On note l’existence de sédiments au sein du tissu osseux spongieux apparent au revers de la pièce. Un tiers de la surface interne, sur le côté dextre, présente une coloration légèrement ocre, que l’on retrouve de façon plus aléatoire sur le reste du dos.
La position du personnage est identique à celle du satyre sculpté sur l’applique du musée Rodin Co. 2187. Entièrement nu, à l’exception d’un manteau ou d’une pardalide retombant en larges plis derrière son bras gauche, le jeune homme avance vers la droite en tournant brusquement sa tête vers l’arrière, sans doute pour suivre du regard les autres membres du cortège dionysiaque. Tandis que son bras droit, caché par un repli du drapé, maintient l’outre posée sur son épaule, le bras gauche, écarté du corps, semble retenir un autre pan de l’étoffe, soulevé par ses bonds impétueux.
Son corps, aux proportions courtes, offre un torse oblong, fortement cambré vers l’arrière, qui supporte une tête très inclinée, enfoncée dans les épaules. Des coups de ciseaux ayant engendré des arrachements de matière ont déterminé l’emplacement du sternum, de la ligne blanche et du nombril au centre du buste bombé. Le traitement synthétique des volumes se répercute dans la description du visage, qui paraît assez volumineux par rapport au reste du corps. Au sommet de la tête, quelques coups de burin suggèrent l’oreille et les cheveux. Deux incisions courbes dessinent l’œil dont le globe oculaire apparaît en relief, alors que trois enlèvements de matière obliques font naître la forme du nez et les lèvres. La scène est délimitée par une colonne qui s’élève le long du bord senestre. Son décor de torsades est rendu de façon allusive par de courtes incisions obliques redoublées qui scandent le fût.
L’applique presque carrée rappelle par ses dimensions les exemplaires Co. 2060 et Co. 2173 de la collection d’A. Rodin, sculptés d’un satyre askophoros, mais selon un schéma inversé. C’est, toutefois, avec le satyre de la pièce Co. 2187, progressant aussi vers la droite, que notre figure partage le plus d’affinités. Soutenant sur l’épaule droite une outre dont le fond arrondi encadre la tête rejetée vers l’arrière, il arbore un torse robuste de forme oblongue fortement arqué. Le visage très stylisé présente des détails anatomiques traités de manière analogue au nôtre. Seule la main gauche redressée sur notre applique, diffère.
Le relief s’intègre dans une série de petits éléments de placage peu épais, dédiés à des satyres askophoroi dansant vers la droite, qui a été en grande partie recensée par A. Loverdou-Tsigarida (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 271-273, n° 142-158). Mais parmi ces spécimens, la confrontation est avant tout frappante avec l’applique 18789 conservée au musée Benaki (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 273, n° 156). Des détails répliqués à l’identique, à l’image des trois tores du fût de colonne, ou encore la main gauche qui semble être appuyée sur un pilier, font songer à l’existence d’un modèle commun ou à une production au sein du même atelier. La proximité tant iconographique que stylistique entre ces deux œuvres nous invite à placer la fabrication de l’applique étudiée au cours du Ve-VIe siècle, période avancée par A. Loverdou-Tsigarida pour la pièce qui en constitue la comparaison la plus éloquente.
Comparaisons
-Athènes, musée Benaki, 18789 (exacte analogie).
-Paris, Musée Rodin, Co. 2187 (type iconographique et style).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.