Provenance inconnue (Égypte ?)
Ve –VIe siècle ap. J.-C. ?
H. 10,2 cm ; l. 2,8 cm ; P. max. 0,6 cm
Os de bœuf
Co. 2076
Provenance inconnue (Égypte ?)
Ve –VIe siècle ap. J.-C. ?
H. 10,2 cm ; l. 2,8 cm ; P. max. 0,6 cm
Os de bœuf
Co. 2076
Cet élément d’applique brisé dans sa partie dextre présente une teinte crayeuse. Des sédiments se logent encore dans les creux de la face principale. V. Picur a mis en évidence une couche rose dans les plis du drapé, et de l’ocre jaune, sous l’auriculaire de la main gauche du personnage. On constate aussi la présence de marques noires. De petites taches ocre s’observent sur le menton de la figure d’homme et le long du bord senestre. Une fissure longitudinale traversante, ayant engendré des pertes de matière au revers, fragilise la pièce sur une partie de sa hauteur, de la main gauche du personnage jusqu’au bas de ses jambes.
Cet élément d’applique, contrairement à la plupart des exemplaires attribués aux ateliers égyptiens d’époque romaine et byzantine, n’offre pas un cadre rectangulaire. Il épouse la physionomie d’un personnage qui se tient de face, debout. Celui-ci est drapé d’un ample himation qui dissimule le bas de son corps, et couvre son épaule gauche, pour retomber le long de sa jambe gauche. Le visage, vu également de face, est bordé par une chevelure animée de fines stries, et se termine par une courte barbe.
Cette figure masculine se caractérise par une tête et des extrémités menues, contrastant avec un corps plus massif. D’autres maladresses apparaissent : la tête semble légèrement décalée par rapport au buste, l’agencement du vêtement manque de naturel et s’avère peu compréhensible, l’enroulement du tissu au niveau du ventre prête à confusion. L’absence d’exactitude sur le plan anatomique se double d’un travail assez frustre de la matière osseuse. Les pieds ne sont pas individualisés, l’enroulement du drapé autour des jambes se traduit par des plis courbes schématiques, tandis que les traits du visage sont fortement simplifiés, voire réduits à des formes géométriques.
L’identification iconographique de cette applique pose question. L’attitude de la figure et la disposition du manteau nous engage à reconnaître soit un philosophe, soit une divinité masculine appartenant à la mythologie gréco-romaine. L’objet de forme globulaire qu’elle tient dans sa main gauche n’apporte guère d’indices. En plaçant cette pièce en regard des nombreuses appliques dévolues à l’illustration du thiase dionysiaque, nous remarquons que son apparence générale rappelle lointainement les représentations de Silène (MARANGOU 1976, p. 33, p. 96-97, n° 54-58, pl. 17-18). Néanmoins de nombreux détails diffèrent, outre la rigidité de la pose : le ventre adipeux non apparent, la calvitie inexistante, l’attribut informe.
La provenance égyptienne de l’applique peut être discutée puisque son contexte de découverte demeure inconnu, et qu’elle ne rencontre aucun équivalent parmi les pièces exhumées sur les sites égyptiens. L’exécution peu délicate, la fixité de l’attitude et l’éloignement par rapport au canon classique, nous encouragent à ne pas la dater avant le Ve-VIe siècle, à moins qu’elle ne soit le fruit d’un artisan en formation.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.