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Éros

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

Os, métacarpe de bœuf, face antérieure

H. 6,52 cm ; l. 2,8 cm ; P. 1,3 cm

Co. 2260

Commentaire

Etat de conservation

L’applique, à la teinte jaunâtre, est brisée en partie supérieure et le long du bord senestre. Par conséquent, le buste et la tête du personnage sont manquants. De petites taches ocre s’observent sur la surface externe de la pièce et parsèment encore davantage le revers. Le relief est marqué par quelques fentes longitudinales de surface. Des éclats ponctuent le bord dextre.

Description

Le corps aux petites proportions, cassé à la taille, pourrait correspondre à celui d’un amour. La présence d’organes génitaux masculins, la nudité, ainsi que la dimension réduite des membres, viennent à l’appui de cette hypothèse. Tournée de trois-quarts vers la gauche, la figure d’Éros devait porter un himation sur les épaules, retombant dans le dos. La position instable de ses jambes laisse à penser qu’elle pouvait être en train de voler. La forme circulaire à ses pieds, ainsi que la tige oblique, sont moins faciles à caractériser. L’identification la plus probable est celle d’un cep de vigne, dont la tige aurait pu contourner la figure enfantine, et d’un grain de raisin. Celui-ci aurait appartenait peut-être à une grappe sculptée sur une applique placée en-dessous, dans la continuité de notre fragment. Ces éléments ténus nous permettent d’imaginer une petite silhouette d’Éros voletant parmi des rinceaux de vigne, et participant à la cueillette du raisin à la manière de la figure de l’applique Co. 2239 du musée Rodin. En effet, la courbure des hanches, ainsi que le pan de manteau flottant dans le dos, renvoient de façon assez analogue à cet autre élément de placage moins lacunaire.

 

Le thème des Érotes vendangeurs, issu de l’héritage alexandrin, connaît au cours de la première moitié du IIe siècle ap. J.-C., un développement lié au renouveau du culte dionysiaque. Ce motif iconographique anime à la fois les parois des sarcophages (BLANC, GURY, 1. p. 1015, n° 510, 2. p. 713), les mosaïques (STUVERAS 1969, pl. LXIII, fig. 139 ), ou les textiles (RUTSCHOWSCAYA 1980, p. 147-151), jusqu’à une période tardive, acquérant une symbolique nouvelle à l’époque chrétienne. Sa présence sur cinq reliefs en os sculptés du musée Benaki atteste sa popularité pour les décors de coffrets ou de meubles plus importants (MARANGOU 1976, p. 127, n° 223-227, pl. 68 a, b, c, d, f).

 

Bien que la surface de l’os soit mieux préservée que sur l’applique Co. 2239, et que le volume soit plus sensible, s’observe une même stylisation du corps juvénile. Les jambes sculptées sans grand soin s’achèvent par des pieds informes, et le drapé de l’himation semble sommairement rendu. Aussi peut-on envisager de dater, de manière quelque peu arbitraire, ce fragment du IVe siècle ap. J.-C.

 

 

Comparaison

-Paris, musée Rodin, Co. 2239.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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