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Buste de Sérapis

Pendentif

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

ÉPOQUE ROMAINE > 30 avant J. C. - 395 après J. C.

[voir chronologie]

BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)

H. : 7,2 cm ; L. : 4,3 cm ; Pr. : 2,6 cm  

Co. 1462

Commentaire

Etat de conservation

L’œuvre présente un état de conservation correct. 

Elle est complète bien qu’oxydée. Les détails du visage sont encore visibles. Les plis que forment les traits du visage ainsi que le plissé du vêtement sont comblés par de la corrosion. Le système de bélière derrière le calathos est bouché par des concrétions. L’œuvre est particulièrement oxydée à l’arrière. 

Description

L’œuvre représente un buste du dieu Sérapis. Il est coiffé d’épaisses boucles entourant son visage et surmontées du calathos, corbeille décorée de rameaux d’olivier ou d’épis de blé, symbole d’abondance et de fertilité et servant à mesurer le grain. Le calathos est ici de forme rectangulaire. Il est décoré de stries fines, qui forment un décor en chevrons. Le sommet de cette coiffe se finit par un léger ressaut formant bourrelet. À l’arrière de cette coiffe caractéristique de Sérapis, deux bélières s’entrelacent, l’une d’elles étant brisée de moitié. Il semble probable d'y voir un anneau de suspension, aujourd'hui prisonnier de la gangue de concrétions. Une barbe bifide, épaisse, prolonge le menton. Sérapis est vêtu à la grecque, c’est-à-dire au torse recouvert d’une toge, finement plissée verticalement. Une encolure en V dégage la gorge. 

Sérapis prend les traits rassurants d’un homme d’âge mur. Le front est petit et surmonte des sourcils au tracé élégant, qui suit le contour des paupières. Les yeux sont traités en creux ; on y discerne encore le dessin des pupilles. Les paupières sont tombantes, alourdies par le poids des ans. Au-dessus du nez, assez large, on note trois fins sillons formant un triangle et modelant ainsi les rides. Une moustache particulièrement imposante traverse le visage de part en part, couvrant la bouche. La chevelure du dieu, mi-longue, s’arête au-dessus des épaules. L’intérieur du buste est creux.

 

 

Sérapis est un dieu grec pourvu d’un nom égyptien. Depuis le règne d’Amenhotep III, un culte était rendu au taureau Apis à Memphis. Une importante communauté grecque s'installa par la suite dans cette région. Appelé Osiris-Apis après la mort de l’animal, le nom se transforma en Osirapis, puis en Sérapis. L'apparition de ce dieu se situe sous le règne de Ptolémée Ier qui souhaita doter sa capitale -Alexandrie- d’un dieu poliade, auquel furent attribués un aspect chtonien et des vertus guérisseuses et de fertilité. Sérapis est un dieu composite, réunissant les caractéristiques de plusieurs divinités égyptiennes et hellénistiques : Osirapis pour la mythologie égyptienne, Zeus, Hélios, Dionysos, Hadès et Asklépios pour la théogonie grecque. Son culte principal se situe à Alexandrie où un temple, le Sérapéum, fut construit dès le début de la dynastie des Ptolémée dans le quartier indigène de Rhakôtis. Il fut détruit en 389 après J.-C. par l’empereur Théodose. Le culte de Sérapis se répandit largement dans le monde gréco-romain. En témoigne l'inscription mentionnant l'existence d'un temple dédié, retrouvée sur le site romain d’Eburacum, actuelle ville de York en Angleterre (WILKINSON 2003, p. 128).

 

Sérapis étant une divinité populaire et présente sur l’ensemble du territoire romain, un certain nombre de représentations nous sont aujourd’hui connues. En revanche, il s’agit plus généralement de figuration en terre cuite, en pierre ou en métal précieux, notamment les bagues en or et argent. 

 

Quoique sa parèdre Isis soit une déesse purement égyptienne, Sérapis conserva une identité grecque. Son iconographie en témoigne : les cheveux bouclés, la barbe bifide, la toge plissée, le déhanché et les traits du visage sont typiques de la culture hellénistique. Couronné du calathos il tient parfois une corne d’abondance, remplie de fleurs et de fruits représentant ainsi richesse et fertilité.

 

De par sa taille, sa forme et les deux bélières à l’arrière du calathos, Co. 1464 était très probablement porté en pendentif par un prêtre, insigne de sa fonction, ou par un croyant, objet sacré marqueur de sa dévotion.

Œuvres associées

Deux autres figurines des collections du musée Rodin sont à rapprocher du petit buste Co. 1462, les pendentifs ou appliques en bronze  Co. 1369 et  Co. 1434

Inscription

Anépigraphe. 

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1917.

Donation à l’État français en 1916.

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