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Vase canope au nom du scribe royal Hori

Égypte > Provenance inconnue

Nouvel Empire probablement

[voir chronologie].

Albâtre et polychromie (inscription).

H. 37,5 CM ; D. max. 21 CM ; D. ouverture : 10,8 CM ; D. base : 13,6 CM ; P. 33,1 CM ; Pds : 17,5 kg.

Co. 1117

Commentaire

Etat de conservation

À une date indéterminée, le vase a été cassé au niveau du tiers inférieur de la panse, puis recollé. L’albâtre est en bon état de conservation, malgré de légères traces de frottement au niveau de l'ouverture et de la base. Cependant, l’épiderme est ponctuellement griffé et piqueté. Une fissure formant un arc de cercle est visible au bas du vase, sous la colonne gravée.

Description

Ce vase canope est en albâtre égyptien veiné, miel clair et semi-translucide.  Cet albâtre présente des veines, avec des taches blanc crème et brun clair.. Le vase a une épaule arrondie et des parois très légèrement concaves qui se rétrécissent progressivement vers la base. Une cupule grossièrement triangulaire et peu profonde est creusée au centre de la base. L’ouverture du vase n’est que très légèrement marquée. Aucun contenu n’est visible. Le bouchon manque à l’heure actuelle.

 

Une colonne de hiéroglyphes, délimitée par des lignes verticales, est gravée en creux, assez profondément sur la panse. Elle mesure environ 6 cm de large sur 24 cm de haut. Hiéroglyphes et colonnes sont incrustées de bleu égyptien appliqué en épaisseur, posé semble-t-il sur une sous-couche ocre jaune. L’inscription mentionne le scribe royal Hori et le génie funéraire à tête humaine Amset.  Une ancienne étiquette du Louvre, avec l'indication "E. 15553", est présente sur la lèvre.

 

La facture du canope du scribe royal Hori Co. 1117, ainsi que la forme et le contenu de l’inscription, semblent indiquer une datation du Nouvel Empire pour ce vase, ce que vient confirmer le style du bouchon à tête humaine (Amset). Ce bouchon, manquant à l’heure actuelle, est néanmoins mentionné dans l’inventaire de 1913 (DR(E) 549) et visible sur d’anciennes photographies, en particulier sur la pl. 25 du catalogue de l’exposition Rodin Collectionneur, où le canope est complet (corps et tête).

 

Un proche parallèle est un vase canope en calcaire provenant de la tombe de Thoutmosis IV (KV43), découvert lors des fouilles archéologiques de Theodore M. Davis dans la Vallée des Rois (XVIIIe dynastie) et actuellement conservé au Museum of Fine Arts de Boston (03.1130a), cf. BROVARSKI 1978, p. 62-3. Son bouchon en calcaire (03.1130b) représente une tête humaine dont les yeux et les sourcils sont rehaussés de peinture noire.

 

Hori est un prénom masculin, construit sur le nom du dieu faucon Horus (Hor en ancien égyptien). Ce nom fut par exemple porté par deux personnages de haut rang à la XIXe dynastie : Hori Ier, fils du prince Khâemouaset et grand prêtre de Ptah, et son fils Hori II, vizir sous le pharaon Mérenptah. Il s’agit d’un prénom très fréquent au Nouvel Empire (cf. RANKE I, 1935, p. 251, n° 8). Le seul titre de « scribe royal », mentionné sur Co. 1117, ne nous permet pas d’identifier précisément ce personnage qui a probablement vécu au Nouvel Empire.

Inscription

Les hiéroglyphes composant le texte sont disposés en une colonne, le sens de lecture des signes s’effectuant de droite à gauche.

 

Traduction Dominique Farout (2015).

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX, 1913 : Meudon, Objets non en vitrine, salle des antiques, 549, "Grand canope à tête humaine en albâtre, une ligne verticale d'hiéroglyphes rehaussés de bleu, donne le nom d'Amsit et celui du scribe […]. Haut. 52 cent. Estimé trois cent francs."

Donation Rodin à l'Etat français en 1916.
 

Commentaire historique

Le vase canope était exposé en 1913 dans le musée des antiques à Meudon. L’inventaire de 1913 mentionne une tête humaine qui lui était associée. L’absence de cette tête a été constatée en 1968 et le vase a alors été reconstitué de manière erronée, en ajustant un couvercle à tête de babouin – Co. 6432 – sur le corps. L’effigie du fils d’Horus Amset, mentionné sur les inscriptions, était représentée avec une tête humaine et sa fonction était de protéger le foie du défunt. Or la tête de babouin Co. 6432 associée au vase après 1968 et actuellement dissociée correspond au fils d’Horus Hâpy, chargé de préserver la rate et l’estomac. D’anciennes photographies montrent le vase et le couvercle d’origine (la divinité masculine Amset à tête humaine) assemblés. Sur ces clichés d’archive, la tête d’origine porte une perruque striée de manière régulière, horizontalement sur le dessus de la tête et verticalement sur les côtés. Elle laisse le cou et les oreilles dégagées. De nombreux éclats sont visibles à la base, au niveau du cou et de la perruque.

Il fut déposé au musée du Louvre avec un ensemble d'oeuvres égyptiennes et assyriennes en 1933-1934 et figure sur la liste de dépôt : "9 ou 10 - Grand vase canope en albâtre, à tête humaine, au nom du scribe royal Hori. Hiéroglyphes peints en bleu. Vase brisé en deux morceaux. Epoque saïte. Haut. 0m52 (Inventaire des monuments égyptiens transmis par le musée Rodin au département des antquités égyptiennes (musée du Louvre), archives musée Rodin). 

Le vase fut inventorié par le Louvre sous le numéro E. 15553 et fut remis au musée Rodin en 1967.

 

 

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