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Applique de mobilier

Aphrodite pudique

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 7,1 cm ; L. 4,7 cm ; P. 2 cm

Os, humérus gauche de bœuf, face latérale

Co 2092

Commentaire

Etat de conservation

Conservé presque dans son intégralité, ce relief, à la teinte beige clair, est surtout endommagé à ses angles. Une zone plus claire peut être distinguée sur et en-dessous du sein droit de la divinité. Une importante fente court sur le buste de la figure mais d’autres fines fentes longitudinales s’observent au dos, sur la face interne des bords. Recouvert d’une couche de salissure, cet élément de placage révèle aussi des marques noires d’aspect gras, surtout sur les parties les plus en saillie. Quelques taches ocre rouge se notent sur les bords, au revers.

Description

Aphrodite, dont le buste est coupé à la taille, est reconnaissable à sa nudité et à l’himation gonflé par le vent marin, qui entoure sa tête. Le bas du corps devait se prolonger sur une autre applique. Alors que la divinité est tournée vers la gauche, son visage est orienté dans la direction opposée. Si le bras droit semble tordre ou arranger une mèche de cheveux, le bras gauche devait retomber le long du corps et la main recouvrir peut-être le pubis. Cette représentation adhère donc au modèle hellénistique de l’Aphrodite pudique, très populaire dans la petite plastique en Égypte à l’époque romaine (MARANGOU 1976, p. 40 n. 189 ; DELASSUS 2020, p. 53 n. 37).

 

Les pièces Co. 2112 et Co. 2124 du musée Rodin illustrent ce schéma assez courant, même si elles ne présentent pas réellement d’affinités stylistiques avec notre exemplaire. Il en est de même pour quatre éléments de placage en os conservés au musée gréco-romain d’Alexandrie (13300 : BONACASA-CARRA 1995, p. 279, pl. XXXIII-2 ; 13301 : BONACASA-CARRA 1995, p. 279, pl. XXXIII-4 ; 18600 : BONACASA-CARRA 2012, p. 43, fig. 22 p. 48 ; 21167 : TÖRÖK 2005, n° 90 p. 147). La chevelure coiffée en deux bandeaux séparés est surmontée d’un diadème, à l’instar de celui qu’on peut observer sur l’applique alexandrine MGR 21167 ou deux exemplaires du musée Benaki (18852, 18851 : MARANGOU 1976, n° 121, 124 p. 109, pl. 42 bd). Un simple collier semble aussi parer le cou de la déesse. Le visage ovale, aux joues pleines, révèle un rendu de l’expression assez réussi, quoiqu’il ne soit pas sculpté avec précision. Malgré une justesse des proportions et un intérêt porté au volume, la stylisation du corps, passant par une certaine géométrisation des formes du buste, nous amène à envisager une production au cours du IVe siècle.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13300, 13301, 18600, 21167.

-Paris, musée Rodin, Co. 2112, Co. 2124.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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