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Satyre dansant

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

Ve - VIe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

Os, humérus gauche de bœuf, face latérale

H. 8,1 cm ; l. 3,18 cm ; P. max 1,86 cm

Co. 2195

Commentaire

Etat de conservation

Une cassure oblique au niveau du haut des cuisses de la figure masculine a engendré la disparition des jambes. Des éclats endommagent les angles supérieurs, tandis que le bord senestre est aussi lacunaire en partie inférieure, à proximité de la cassure.

 

Quelques taches ocre brun ponctuent la surface de la pièce, alors qu’au revers, des taches brunes d’aspect gras maculent le milieu du bord dextre. Des sédiments sont encore discernables dans les trabécules de la cavité médullaire. On remarquera également la présence, sur la surface externe, de la structure spongieuse de l’os, au-dessus de la tête du personnage.

 

Un éclat s’est détaché sur le bras droit du personnage. Sur la surface interne, une fente longitudinale court dans l’épaisseur du bord dextre ; un fendillement plus léger, qui suit la même orientation, lui fait écho sur le bord senestre.

Description

Le personnage masculin est difficile à caractériser, faute d’attribut distinctif. Son bras droit, masqué par un pan de manteau, l’associe aux satyres askophoroi, mais il lui manque l’outre remplie de vin. Son attitude rappelle également celle des satyres, dansant vers la gauche, et rejetant leur tête vers l’arrière. La chevelure courte aux mèches bouclées n’est pas sans faire songer également à celle des jeunes suivants de Dionysos. Son bras gauche, amputé par la cassure, devait tenir, soit un pan de drapé, soit une grappe de raisin.

 

Le jeune homme se présente de face ; le buste, très étroit, qui tend à amorcer un mouvement vers la droite, est sculpté de manière à suggérer une vue de trois-quarts. Le visage, dont la taille est disproportionnée par rapport au tronc, est ceint d’une coiffure formée de boucles épaisses, dégageant le front. Son ovale est occupé par des yeux rapprochés, placés de part et d’autre d’un nez large et épaté. Des joues rebondies encadrent une grande bouche aux lèvres charnues.

 

Un cou assez haut et droit relie la tête au buste trop court et effilé. En haut de celui-ci, deux courbes incisées marquent les clavicules. Les pectoraux sculptés en légère saillie, et faiblement inclinés, surmontent la verticale de la linea alba, peu visible. La simplification des volumes et l’accentuation des contours conduisent à une réelle géométrisation du corps. Ainsi, le ventre enflé et le pubis affectent une forme fuselée, séparée de l’amorce des cuisses par de profondes incisions, indiquant les plis inguinaux.

 

Aucune pièce véritablement analogue ne peut être rapprochée de cette applique. Les disproportions, ainsi que le traitement schématique du visage et de l’abdomen, dénotent tout autant une méconnaissance de l’anatomie masculine qu’un manque de maîtrise des techniques de la sculpture sur os. La frontalité de la figure et sa rigidité l’éloignent des silhouettes tournoyantes de certains faunes qui animent le défilé dionysiaque. Tous ces critères plaident en faveur d’une date de création assez tardive, au cours du Ve-VIe siècle.

 

Comparaisons :

-Paris, musée Rodin, Co. 2101, Co. 2145 (face latérale d’humérus gauche de bœuf).

 

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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