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Applique de mobilier

Aphrodite tenant une coquille

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 9,1 cm ; L. 3 cm ; P. max. 0,7 cm

Os (autruche ?)

Co. 2161

Commentaire

Etat de conservation

Le fragment d’applique, à la tonalité beige clair, révèle un piquetage de la matière particulier. Brisé sur trois côtés, il ne conserve qu’une petite section de son bord sommital. La cassure, du côté senestre, suit les courbes du corps féminin. Un léger fendillement longitudinal vient s’y ajouter. Quelques sédiments se logent dans les creux. Des marques noires recouvrent certaines parties en saillie. Au dos, de petites taches noirâtres se distinguent en partie supérieure. On note, dans la même zone, une desquamation du tissu osseux.

Description

Orientée vers la gauche, la silhouette féminine, tient contre son épaule droite, une coquille. Sa nudité, ainsi que cet attribut, permettent de reconnaitre Aphrodite (DELASSUS 2020, p. 54 n. 41). La conque, aux nervures marquées, n’est pas sans renvoyer aux conditions de la naissance de la divinité. Elle surmonte le drapé de son himation, qui retombe sous ses bras, le long du corps. Le mouvement de torsion du buste qu’effectue la déesse, peu naturel, indique sans doute qu’elle est en train de pivoter.

 

Cet élément de placage trouve un parallèle éloquent en l’applique 12361 du musée gréco-romain d’Alexandrie (BONACASA-CARRA 2012, p. 43, fig. 18 p. 47). L’iconographie est en tout point identique, à l’exception de la coquille, plaquée davantage contre la poitrine, et non tenue en arrière, à hauteur de l’épaule droite. Le motif qui évoque l’univers marin, duquel est issue Aphrodite, peut lui-être associé de manière différente. Sur le relief 18854 du musée Benaki (MARANGOU 1976, p. 41, n° 138 p. 112, pl. 37a), la divinité masque son bas ventre d’une large coquille, influencée dans sa pose par des sculptures ou des terres cuites romaines, mais aussi par les représentations de nymphes ornant certaines fontaines ou nymphées. La coquille peut aussi venir prendre place derrière la tête d’Aphrodite, tel un nimbe, comme sur une pièce de la collection Tamerit à Vienne (B63 : FROSCHAUER Harald, HARRAUER 2004, cat. 1 p. 61-62).

 

Malgré une volonté de dégager nettement les volumes de la matrice osseuse, l’exemplaire du musée Rodin privilégie un aspect graphique. Les incisions appuyées qui cernent les contours du corps, matérialisent les plis du drapé ou les nervures de la coquille, contribuent à accentuer ce caractère linéaire, au détriment d’une recherche réelle de modelé. Une même stylisation du corps et des traits du visage s’observe sur le relief alexandrin. Ceci nous conduit à proposer une date de création au cours du IVe siècle. Comparaisons -Alexandrie, musée gréco-romain, 12331.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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