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Applique de mobilier

Aphrodite anadyomène

Égypte > provenance inconnue

IIe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

Os, humérus droit de bœuf

H. 8,8 cm ; L. 5 cm ; P. max. 1,8 cm

Co. 2124

Commentaire

Etat de conservation

La couleur ivoirine de la pièce, sur la face principale, prend des accents jaune pâle au revers. Cassée en partie inférieure, l’applique conserve trois de ses bords. Des sédiments se logent encore dans les parties incisées de la face externe, mais aussi dans les trabécules qui couvrent le dos. Une couche de salissure non négligeable s’étend sur le relief, agrémentée de marques noires. Des traces ocre rouge sont à noter le long des bords latéraux. Un réseau de fentes longitudinales parcourt la pièce sur les deux faces.

Description

Légèrement tournée vers la gauche, Aphrodite fait subir à sa tête un mouvement contraire. Entièrement nue, elle retient dans le creux de ses bras son himation, qui gonfle sous l’effet du vent derrière elle. Son attitude lascive, marquée par un hanchement prononcé, renvoie aux représentations du type de l’Aphrodite pudica et velificata (MARANGOU 1976, p. 40 n. 189 ; DELASSUS 2020, p. 53 n. 37). Alors que se main droite relevée, arrangeait une mèche de cheveux, le bras gauche retombait le long du corps, ou cachait le pubis. Cette pose s’observe sur deux pièces du musée Rodin, assez éloignées sur le plan stylistique, et sur quatre exemplaires conservés au musée gréco-romain d’Alexandrie (13300 : BONACASA-CARRA 1995, p. 279, pl. XXXIII-2 ; 13301 : BONACASA-CARRA 1995, p. 279, pl. XXXIII-4 ; 18600 : BONACASA-CARRA 2012, p. 43, fig. 22 p. 48 ; 21167 : TÖRÖK 2005, n° 90 p. 147).

 

Malgré un polissage de la surface laissé inachevé, l’exemplaire du musée Rodin révèle des qualités plastiques indéniables. La justesse de la pose, l’accent mis sur les volumes du buste ainsi que la grâce de l’attitude, témoignent d’une sûreté de réalisation. La qualité de facture transparaît également dans l’expression donnée aux traits du visage. Ses joues pleines s’accordent à des yeux aux pupilles perforées et à une bouche entrouverte aux lèvres finement ourlées. La coiffure séparée sur le front en deux bandeaux ondulés est surmontée d’une couronne (stéphané). Ces critères d’ordre stylistique invitent à placer la production de cette applique au IIe siècle, ou à une date plus tardive, mais sous l’influence d’un modèle du Haut-Empire.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13300, 13301, 18600, 21167.

-Paris, musée Rodin, Co. 2092, Co. 2112.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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