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Satyre

Applique de mobilier (fragment)

Égypte > provenance inconnue

Fin du IVe  - Ve siècle ap. J.-C. ? 

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 7,18 cm ; l. 2,95 cm ; P. max 1,68 cm

Os, humérus droit de bœuf, face latérale.

Co. 2148

Commentaire

Etat de conservation

Ce fragment correspond à la partie supérieure d’une applique qui pouvait mesurer, à l’origine, au moins le double de la hauteur conservée. Subsistent la moitié du bord senestre et une infime partie du chant supérieur. Des petites taches ocre ponctuent les surfaces externe et interne. Une longue fissure, ainsi que d’autres plus courtes, courent sur toute la hauteur du fragment, dans l’épaisseur du bord senestre. La cavité médullaire est occupée par des trabécules encore légèrement chargées de sédiments. Un éclat de surface endommage le bas de la joue droite.

Description

Les multiples cassures n’ont permis de conserver que la tête et le bras gauche de la figure de jeune homme. La présentation de son profil droit laisse entrevoir une posture analogue à celle des satyres qui dansent vers la droite, tout en détournant la tête vers l’arrière. C’est cette attitude qu’adoptent nombre de satyres sur une série de reliefs du musée Rodin : Co. 2055, Co. 2063, Co. 2068, Co. 2101, Co. 2116 et Co. 2145. Le bras gauche, à l’extrémité duquel s’observe l’amorce de la main, se trouvait le long du corps.

 

Une épaisse masse capillaire, dont les boucles sont traitées en faible relief de façon assez libre, vient coiffer un visage plein, dont les contours ont été sculptés sans grand soin. L’œil droit, lenticulaire, voisine avec un nez épaté, qui n’a pas été dégrossi. Ce nez proéminent surplombe une petite bouche aux lèvres charnues. Une facette détermine le menton qui semble être superposé directement au haut du buste. Le cou est absent, comme sur l’applique Co. 2145.

 

Le mouvement anti-naturel qu’effectue le satyre, en cherchant à porter son regard derrière lui, s’observe, en miroir, sur le fragment Co. 2081 de la collection d’A. Rodin, sculpté cette fois-ci dans un humérus gauche de bœuf. Le cou disparaît également, puisque la tête semble inclinée vers l’avant. On remarquera que la même insistance a été portée sur l’épaule, assez développée, et que le débouché du canal nourricier se situe presque dans la même zone.

 

La tête semble être une version très maladroite et peu soignée des visages de l’applique Co. 2068 du musée Rodin, ou de ceux des exemplaires 18902 et 18917 du musée Benaki (MARANGOU 1976, p. 91-92, n° 26, pl. 11a, p. 93, n° 35, pl. 12f). Les contours approximatifs du bras, la confusion des traits faciaux, ainsi que la stylisation de la chevelure, traduisent des gestes nerveux et peu assurés. Doit-on y voir l’œuvre d’un artisan en apprentissage ? Cependant, le manque de dextérité ne semble pouvoir expliquer à lui seul la schématisation des volumes et de l’anatomie du visage. Aussi, il est souhaitable de ne pas envisager une date de fabrication avant la fin du IVe ou le Ve siècle.

 

Comparaisons

-Paris, musée Rodin, Co. 2068 (face latérale d’humérus droit et iconographie), Co. 2081 (posture en miroir).

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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