Égypte > provenance inconnue
Nouvel Empire, probablement
H. 2,8 CM : L. 3,7 CM
Faïence siliceuse glaçurée
Co. 1966
Égypte > provenance inconnue
Nouvel Empire, probablement
H. 2,8 CM : L. 3,7 CM
Faïence siliceuse glaçurée
Co. 1966
L'objet présente un relatif bon état de conservation, malgré quelques éclats du côté de la tête du poisson. Les motifs des deux faces, soigneusement taillés, sont bien préservés. Des traces verdâtres se distinguent en surface, notamment au niveau de la perforation qui traverse Co. 1966 sur toute sa longueur. Elles permettent de restituer que l’objet était recouvert d’une glaçure. Elle a aujourd’hui presque totalement disparue.
Cette perle en faïence égyptienne a une forme rectangulaire applatie décorée d'un poisson en bas-relief (tilapia). Elle est percée d'un trou circulaire. Le revers porte un décor en creux.
Le poisson nage vers la droite, sur un fond strié verticalement, représentant des filets d’eau. Sa bouche est épaisse, l’œil figuré par deux cercles concentriques et une pupille verticale. La joue est soulignée d’un arc de cercle et de fines incisions diagonales représentent les écailles. La large nageoire dorsale, ornée de fines incisions verticales, ainsi que la queue triangulaire aux incisions horizontales plus profondes, identifient ce poisson comme un tilapia nilotica (inet en ancien égyptien).
Á l’époque pharaonique, le tilapia était un symbole de fertilité et de renaissance. Fins observateurs de la nature, les Égyptiens avaient remarqué que ce poisson d’eau douce, dont la période de ponte coïncidait avec la crue du Nil, incubait ses œufs dans sa bouche. Á leurs yeux, cet acte spectaculaire, destiné à protéger une progéniture, associait au tilapia l’illusion d’une création spontanée lors de l’éclosion des œufs, d’où un pouvoir de renaissance qui s’ajoutait à celui de la fertilité (DAMBACH & GAMER-WALLERT 1966, GAMER-WALLERT 1970, p. 120 sqq). L’image du tilapia se retrouve tant sur les parois des tombeaux que sur de multiples objets de la vie quotidienne : coupes d’apparat, palettes à fard, mais aussi mais aussi amulettes et bijoux. Par exemple, un collier en or conservé au musée du Louvre est orné de deux pendeloques en forme de tilapia, encadrant, encadrant une perle en forme de lotus (Nouvel Empire, Inv. N° N1852).
Sur l’autre face de Co. 1966, un décor géométrique a été incisé en creux, reproduisant ainsi la disposition d’un sceau. Au centre, quatre grandes boucles allongées forment une tresse. De part et d'autre, sont adossés quatre uraei dressés aux capuchons gonflés, orientés vers l'extérieur du tableau. Co. 1966 est donc à voir comme une amulette puissante. Cette composition est encadrée par un lien torsadé, évocation possible du filet des cartouches royaux.
Si la connaissance de sa provenance n’est pas connue, il semble néanmoins probable de lui supposer une origine funéraire. La qualité de la réalisation de ce scaraboïde, tant en ce qui concerne la gravure du décor que la finesse du matériau utilisé, incite à proposer une datation au Nouvel Empire, en le situant notamment aux alentours de la XVIIIe dynastie.
Anépigraphe.