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Dionysos Lykeios

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle - début du Ve siècle ap. J.- C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 8,4 cm; L. 5,25 cm; P. 1,4 cm

Os, humérus gauche de boeuf, face médiale

Co. 2094

Commentaire

Etat de conservation

La partie inférieure de la pièce est manquante. Une cassure courbe qui part du manteau du dieu pour rejoindre le coude gauche, en s’incurvant au niveau des cuisses, a causé la perte des jambes du personnage et du bras gauche. Une fente descend verticalement de la clavicule droite jusqu’à la naissance de la cuisse gauche. Une courte fente est aussi repérable sur la surface interne du bord senestre. Une couche de salissure grasse s’observe sur la surface externe de l’applique.

Description

L’expression de Dionysos transcrit à la fois l’ivresse dans laquelle il se trouve plongé et une certaine mélancolie. Son corps nu d’adolescent aux formes délicates dérive du type iconographique de l’éphèbe. La pose indolente qu’il adopte renvoie directement à celle de l’Apollon Lycien. Tandis qu’il décrivait un arc au-dessus de sa tête, à l’aide de son bras droit, il devait s’appuyer sur une demi-colonne ou un pilier. Il tient dans sa main gauche une hampe qui s’évase à son extrémité supérieure. Il semble qu’il faille y voir davantage un thyrse qu’une corne d’abondance sculptée de façon très schématique. Ce thyrse, qui s’apparente ici à une simple tige élargie à son sommet, diffère considérablement de celui observable sur l’applique du musée Rodin Co. 2120. Ce dernier, davantage détaillé, offre à sa terminaison une efflorescence ou une large pomme de pin. Le coude de la divinité vient mordre sur la bordure dextre de l’applique tandis que le drapé de son himation se répand en de nombreux plis jusqu’aux hanches.

 

Le travail au ciseau révèle un modelé plutôt plat mais empreint d’une certaine douceur. Les pectoraux sont soulignés d’une ligne incurvée, qui surmonte un ventre légèrement renflé, au nombril discrètement signalé par une incision. Un cou massif et assez long supporte un visage plein, tourné de trois-quarts vers la gauche. Un nez large et aplati sépare des yeux globulaires logés sous des arcades sourcilières bien marquées. Le bas du visage s’articule autour d’une bouche aux lèvres épaisses.

 

La coiffure met en valeur l’aspect féminin du dieu : les cheveux sont coiffés en mèches torsadées superposées. Celles-ci retombent de part et d’autre du visage et glissent lourdement sur les épaules. L’épaisse chevelure s’oppose aux fines mèches ondulées des appliques Co. 2232 ou Co. 2240 conservées au musée Rodin. Le traitement du visage rappelle à la fois par ses yeux en saillie, la coiffure volumineuse, et le haut cou, l’applique du musée Benaki 18911 (MARANGOU 1976, p. 88-89, n° 9, pl. 5a). Le modelé assez doux du torse et du ventre est également très similaire. On citera comme autre œuvre de comparaison une applique du Kelsey Museum (1962.01.0001). Dans ce sillage, se trouve également une pièce qui appartient aux collections du musée gréco-romain d’Alexandrie (23440 : BONACASA-CARRA 1995, p. 280, pl. XXXIV-4 ; BONACASA-CARRA 2000, p. 355, fig. 4). La forme générale de la coiffure et du visage, ainsi que le rendu des yeux de cet os sculpté, pourraient avoir inspiré notre pièce. Cette dernière offre toutefois une traduction assez maladroite de certaines des solutions plastiques proposées par l’applique alexandrine. Pour toutes ces raisons, on peut donc suggérer une réalisation à partir du IVe siècle.

 

Comparaisons 

-Alexandrie, musée gréco-romain, 23440.

-Ann Arbor, Kelsey Museum, 1962-0-001.

-Athènes, musée Benaki, 18911.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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