Matière et technique

Ronde-bosse et peinture. 

Modification matérielle

Dans le catalogue de vente de la collection Dattari, daté de 1912, une photographie de cette statue vue de face témoigne d’une restauration, au moins au niveau du nez(Anonyme, Antiquités égyptiennes, grecques et romaines : collections de feu Jean P. Lambros d’Athènes et de Giovanni Dattari du Caire. Vente à Paris, Hôtel Drouot, salles n°s 9 et 10, le lundi, 17, mardi 18 et mercredi 19 juin 1912 à deux heures précises, Paris, 1912, pl. XXXI). Le rapport de restauration de 2016 mentionne plusieurs autres résidus de matière plâtreuse et mortiers modernes.

Etat de conservation

Le fragment appartient sans doute à un groupe statuaire dont la majeure partie a disparu. En effet, la trace d’arrachement latérale visible à la gauche du personnage féminin du musée Rodin et la grande plaque sur laquelle il s’adosse permettent de restituer qu’un second personnage se tenait à ses côtés. Seule la partie supérieure du personnage féminin, conservé jusqu’au-dessous de la poitrine, est parvenue jusqu’à nous. L’amorce de ses bras est encore perceptible. Un important fragment est manquant au niveau de la partie gauche de sa tête : la cassure est oblique et assez nette, témoignant peut-être d’un débitage ancien de la pierre. De même, l’arrière de la tête et le dos du fragment conservé sont très lacunaires ; l’appui dorsal est très abîmé en surface et son polissage semble n’avoir jamais été achevé. Ailleurs, toute la surface de la statue est en bon état malgré des épaufrures et rayures nombreuses. Quelques concrétions de terre sont localisées dans les interstices des gravures. Un trait rouge, situé sous le sourcil droit, constitue l’unique trace conservée de la polychromie antique. Des vestiges de matière plâtreuse au niveau du nez et dans la partie basse de la statue indiquent une restauration, contemporaine de son arrivée sur le marché de l’art. Ces éléments parasites ont été dissimulés à l’aquarelle lors de la campagne de restauration de 2016.

Restauration

L’œuvre a été restaurée par Nathalie Bruhière en 2016. Le rapport d’intervention mentionne que la pierre était très encrassée, avec des traces de ragréage blanc, probablement du plâtre, sur le nez, dans le creux des narines, sur le haut de la coiffe et au-dessus de l’oeil droit ; en partie basse de la sculpture, des traces de mortier sans doute à base de chaux témoignaient d’un ancien soulage. De plus, des concrétions brunes/rouges et quelques éclaboussures de peinture rouge moderne étaient présentes sur la coiffe. La statue a été nettoyée à l’eau, au coton et à la brosse douce ; les restes de mortier et de plâtre ont été conservés ; le plâtre a toutefois été retouché à l’aquarelle pour être moins facilement détectable. 

< Retour à la collection