Applique de mobilier

Néréide et monstre marin

Égypte > provenance inconnue I

IIe-IVe siècle ap. J.-C. ?

H. 10,3 cm ; l. 3,85 cm ; P. max. 1 cm

Os, tibia de bœuf ?

Co. 5634

Commentaire

Etat de conservation

Brisée sur ses deux bords latéraux et sa partie sommitale, cette pièce présente des délitements importants, surtout dans sa partie senestre. Elle se caractérise par un fendillement longitudinal généralisé. La couleur ivoirine de sa face principale, contraste avec la teinte ambrée du revers. Au dos, la partie senestre, très altérée par les arrachements, révèle une teinte plus sombre. Les nombreux fragments mobiles ont fait l’objet de consolidations. Nous observons peu de sédiments dans les creux, mais des restes d’ocre sous une couche blanche. Ces couches non liées sont d’une épaisseur irrégulière.

Description

Cette applique constitue un exemplaire singulier parmi tous les reliefs participant à illustrer le thème du cortège marin de la collection du musée Rodin. Son aspect fragmentaire et son sujet incomplet ne permettent pas de parvenir à une certitude quant à son sens de lecture. Si l’on décide de considérer les jambes de la Néréide dans une position relevée, nous sommes alors en présence d’une représentation partielle d’une nymphe nageant vers la droite. Le battement des jambes pourrait en ce cas être rapproché de celui effectué par la naïade de la pièce Co. 2098. La Néréide, dont le corps se développait sans doute sur une applique placée dans le prolongement de notre fragment, semble évoluer en compagnie d’un monstre marin, dont on aperçoit un enroulement de la queue. Le centre du fragment est occupé par un pan de drapé, alors qu’à senestre, on aperçoit une seconde forme courbe. Celle-ci indique la présence d’une seconde divinité marine. Le drapé, dont un pan suit le mouvement de la jambe gauche de la Néréide, décrit un arc de cercle au-dessus des jambes de la Néréide et semble en amorcer un second, au-dessus de l’autre figure.

 

La découpe de l’applique paraît peu courante. Pourtant, un exemplaire au schéma iconographique différent, conservé au Walters Art Museum de Baltimore, révèle une Néréide interrompue à la taille, par le sciage net du bord (71.7 : RANDALL 1985, n° 149 p. 94-95). Si celle-ci évolue dans le sens contraire à la nôtre, sa posture inédite et les circonvolutions de la queue du monstre marin qui l’entourent, participent d’un esprit similaire. C’est, toutefois, avec l’élément de placage Co. 2098 du musée Rodin que notre oeuvre entretient le plus d’affinités, tant sur le plan iconographique que stylistique. Malgré une certaine simplification des jambes, l’artisan a mis l’accent sur les effets de volume et a modelé les membres de la nymphe avec délicatesse. Un polissage abouti est venu souligné l’aspect lisse des chairs. En jouant sur différents niveaux de relief, il a également réussi à suggérer de façon subtile la profondeur. La plasticité prononcée de cette pièce, alliée à une sûreté de réalisation, invite à situer son exécution au IIIe ou IVe siècle.

 

Comparaisons

-Paris, musée Rodin, Co. 2098 (position des jambes de la Néréide).

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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