Applique de mobilier

Néréide et monstre marin

Égypte > provenance inconnue

Fin du IVe-Ve siècle ap. J.-C. ?

H. 2,9 cm ; L. 11,2 cm ; P. max. 0,8 cm

Os, tibia de bœuf ?

Co. 5632

Commentaire

Etat de conservation

Cet élément de placage à la teinte crème est complet, malgré un bord inférieur très irrégulier. Les creux du relief conservent des sédiments, des résidus de blanc et d’ocre rosé, sous la forme de couches épaisses non liées. La face principale présente un fendillement longitudinal de la matière osseuse.

Description

Cette applique composait sans doute, avec d’autres plaques, une vaste scène à laquelle participaient plusieurs divinités marines. Compte tenu de l’étroitesse de la diaphyse des os longs de bovidés, les sculpteurs étaient contraints de juxtaposer plusieurs plaquettes afin de représenter un corps ou un sujet dans son entièreté. La partie dextre de l’élément de placage est occupée par la jambe nue d’une Néréide. La position de celle-ci indique que la nymphe était probablement tournée vers la gauche, alanguie, sur le dos d’un animal aquatique, ainsi que l’on peut l’observer sur les appliques Co. 2075, Co. 2035-Co. 2136, Co. 2204 du musée Rodin, ou les reliefs 18746-18747 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 149 p. 114, pl. 46c, n° 165 p. 116, pl. 149a). Par sa jambe au mollet aminci et au pied effilé, ce qui subsiste de la silhouette de la Néréide, s’apparente davantage aux figures des appliques Co. 2207 et Co. 2268.

 

Le pli de la jambe surmonte un motif proche du monde végétal, mais qui pourrait correspondre à un pan du voile de la naïade, ou à la terminaison de la queue du monstre marin. La tête allongée au museau pointu rappelle l’animal hybride, doté d’un tête d’aigle ou de dauphin, visible sur une des appliques de l’Albertinum Museum de Dresde (PAGENSTECHER 1913, n° 3 p. 233, pl. LVII-3). L’applique E 12477 découverte à Antinoé, conservée au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, associe également une Néréide à un monstre à tête de griffon (DELASSUS 2020 p. 67, fig. 13 p. 83). Toutefois, l’aspect très stylisé de l’animal, sur notre applique, se démarque de ce dernier exemple, au sujet bien reconnaissable. Au-dessus de la tête de l’animal est sculpté un élément difficile à identifier, éventuellement un membre d’un second personnage.

 

L’approche synthétique et évocatrice du thème s’éloigne du côté très descriptif des pièces Co. 2075 et Co. 2204. L’insistance sur les contours, au détriment du modelé, tend à s’observer sur les appliques Co. 2207 et Co. 2268, mais elle est ici poussée à son comble. Ce caractère avant tout graphique de la représentation plaide en faveur d’une réalisation à la fin du IVe siècle ou au Ve siècle.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18746 (iconographie)

-Paris, musée Rodin, Co. 2207, Co. 2268.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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