Tuyau pour four de potier ou de métallurgiste.

Egypte > provenance inconnue

Les derniers temps > Époque Hellénistique et romaine

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 20: CM; D. 6,7CM

Terre cuite

Co. 3604

Commentaire

Etat de conservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. Elle est cassée aux deux extrémités, fissuré en de nombreux endroits.

Description

Il s’agit d’un tuyau réalisé en terre cuite. L’objet est de facture frustre et relativement grossière (la coupe du tuyau permet de voir que l’épaisseur de l’argile est inégale). L’argile est dégraissée par de nombreuses inclusions de gros module, indiquant tout à la fois un manque d’intérêt esthétique et peut-être une volonté d’obtenir une certaine efficacité en termes de conduction thermique. En effet, l’utilisation de paille comme dégraissant (si c’est bien ce dont il s’agit ici) permet de rendre la terre cuite plus poreuse. L’objet est constellé de marques de doigts et de stries en arc de cercle qui proviennent certainement de son serrage dans une natte tressée, permettant de maintenir la plaque d’argile en place le temps du séchage et ainsi d’assurer qu’elle conserve sa forme cylindrique (communication personnelle Sylvie Marchand).

Tous ces aspects formels indiquent un usage purement pratique ; il s’agit très certainement d’un tuyau, sans doute une conduite d’eau ou, alternativement, une tuyère de four, tels des fours de potier ou de métallurgiste. Cette deuxième hypothèse demeure cependant moins probable en raison de l’absence totale de traces de suie ou de noir de fumée sur l’intérieur du tuyau.

 

Certes, dans certains cas et selon la durée d’utilisation active de l’objet, les conditions d’enfouissement peuvent ne pas avoir permis la conservation des traces de combustion (Botwid et Pettersson 2016). Néanmoins, les fours incluant des tuyaux ne semblent pas avoir été les plus répandus en Egypte. Il s’agit surtout de fours à courants ascendants dans lesquels les tuyaux servent à oxygéner l’intérieur du fourneau et à empêcher le dépôt de cendres volantes sur les céramiques en cours de cuisson (NICHOLSON, 2010, p.6.). Des scènes de certaines tombes de l’Ancien Empire, comme dans le mastaba de la reine Meresankh III à Giza, montrent également des artisans métallurgistes affairés autour de fours à tuyères. Leur emploi est en effet indispensable afin d’oxygéner la flamme qui va permettre de fondre ou ramollir le métal.

Inscription

Anépigraphe.

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