Cliquette

élément

Égypte ou Proche-Orient

IIIe-VIIe siècle ap. J.-C.

L. 3,7 cm ; l. 3 cm ; P. max. 0,3 cm

Os

Co. 2376

Commentaire

Etat de conservation

La planchette de cliquette est conservée dans son intégralité. La teinte crème de l’os est simplement ternie, sur la face décorée, par une couche de salissure superficielle. On note aussi un léger fendillement longitudinal, ainsi qu’une forte abrasion de la surface osseuse. De petits arrachements se remarquent au revers, le long du bord inférieur. Les ocelles abritent encore des sédiments et des traces d’ocre orangé.

Description

L’élément de cliquette présente une forme rectangulaire irrégulière en raison de la découpe en biais du bord supérieur. La face externe est ornée de cinq cercles pointés, sans doute autrefois incrustés d’une pâte résineuse colorée. Les deux perforations, dont la disposition suit la diagonale du sommet de la plaquette, permettaient le passage d’un lien destiné à attacher la plaquette, au manche d’une cliquette.

 

Bien représentées au sein du mobilier égyptien d’époque romaine et byzantine, les cliquettes correspondent à l’ultime évolution des claquoirs d’époque pharaonique. Façonnées en bois ou en os, elles sont constituées d’un manche plat et allongé, à la forme et à l’ornementation plus ou moins élaborée, qui se termine par une planchette rectangulaire. Les plaquettes mobiles sont assujetties par un lien à cette planchette et s’entrechoquent lorsque l’instrument est agité. Le son produit est identique au cliquetis des castagnettes.

 

Les cliquettes en os devaient sans doute produire un son plus clair, que celles en bois, dont la sonorité était vraisemblablement étouffée. Les raisons de l’emploi de cet instrument à percussion demeurent méconnues. Peut-être était-il employé, à la fois dans un contexte profane, mais aussi religieux, pour donner le signal de certains événements, ou rythmer des chants (HINCKMANN 1950, p. 8).

 

Quelques exemplaires de cliquettes sont préservés dans leur intégralité. Une cliquette exhumée à Qarara en Moyenne-Égypte présente des plaquettes au dessin un peu différent de la nôtre : quatre ocelles disposées de part et d’autre d’une croix en X (RUTSCHOWSCAYA & BÉNAZETH 2000 n° 284 p. 226). Ce motif géométrique, dépourvu d’ocelles, se rencontre aussi sur les planchettes inv. E 21272 et inv. E 21275 qui ont été attachées sur le manche inv. E 13512 du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, ainsi que sur la cliquette inv. E 21271 du même musée. Un décor identique au nôtre, formé de cinq cercles pointés, a été mis en évidence sur trois planchettes : la première provient de Césarée Maritime (AYALON n° 272 p. 70, p. 250-251), les deux autres ont été découvertes à Beyrouth (AZAM 2021, vol. 2, p. 561-563, vol. III pl. LXXII, p. 921). Les contextes archéologiques au sein desquelles cette typologie a été mise en évidence invitent à dater notre plaquette de la fin de la période romaine ou de l’époque byzantine.

 

Comparaisons

-Beyrouth, inv. 208.5292, inv. 208.8423.

-Césarée Maritime, inv. 26/P/0045.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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