Egypte > provenance inconnue
IVe-Ve siècle ap. J.-C.
H. 3,55 cm ; L. 15,1 cm ; P. max. 0,8 cm
Os, métatarse de grand mammifère, face postérieure
Co. 2289-Co. 2322
Egypte > provenance inconnue
IVe-Ve siècle ap. J.-C.
H. 3,55 cm ; L. 15,1 cm ; P. max. 0,8 cm
Os, métatarse de grand mammifère, face postérieure
Co. 2289-Co. 2322
Cette applique est conservée dans son intégralité. Se caractérisant par une teinte blanchâtre, elle est formée de deux fragments recollés. Leur patine offre des tons légèrement différents. On observe de très légères fentes longitudinales. De discrets sédiments se logent encore dans les trabécules, au revers.
Le piquetage de l’intégralité de la face principale ne facilite pas la compréhension du sujet. De surcroît, les corps de la Néréide, semble se confondre avec l’arrière-plan, compliquant la lecture de la scène. L’artisan a judicieusement mis à profit la forme légèrement évasée du métapode pour y inscrire le corps d’une nymphe, nageant vers la gauche. Le buste étant coupé au niveau de la poitrine, ses bras et sa tête devaient prendre place sur une autre plaquette, disposée juste au-dessus de la nôtre, afin que le personnage puisse être appréhendé entièrement.
Le ventre très incliné, qui rompt l’horizontalité des jambes suggère un redressement du buste. L’amorce des bras, visible le long du bord sommital, laisse supposer que la Néréide soutenait peut-être son voile emporté par le vent, comme sur l’applique Co. 2264, et sur la pièce AF 898, conservée au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre. Au-devant du buste de la naïade, retombe un pan de son voile, sculpté de façon schématique. Une ligne incisée parallèlement au bord inférieur donne l’illusion d’une moulure horizontale.
Le rendu du buste fortement redressé rappelle l’applique du musée Rodin Co. 2205 et le relief 18744 du musée Benaki à Athènes (MARANGOU 1976, n° 144 p. 113, pl. 45b ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 337 p. 300-301, pl. 89). À l’arrondi du ventre, répond la courbe de la hanche droite. On retrouve la même plénitude des formes, ainsi que la douceur du modelé de ces comparaisons, bien que la plasticité de notre exemplaire soit beaucoup moins prononcée. Le dessin des jambes s’avère moins bien maîtrisé. On note la présence d’enlèvements de matière trop importants à leur entrecroisement. Leur position renvoie à trois appliques du musée Rodin : Co. 2197, Co. 2220 et Co. 2237. Comme sur la dernière analogie, les jambes sont effilées et leur anatomie s’en voit particulièrement simplifiée Les pieds se réduisent à de simples appendices.
La facture de cette applique se démarque par un caractère inégal. Alors que le buste démontre une recherche de volume et de souplesse, les jambes fortement étirées, de façon à occuper toute la longueur de la diaphyse, témoignent d’une approche plus rudimentaire. De même, l’arrière-plan, dans lequel flottent peut-être des pans du voile que supporte la Néréide, est peu soigné. Ce relief s’intègre à une série de pièces participant à une composition mettant en scène une néréide glissant sur les flots. Toutefois la disparité de style qui s’observe sur la pièce elle-même, l’éloigne des appliques Co. 2205 et Co. 2220, fidèles à l’héritage classique. Le faible relief, la disparité de style, ainsi que la simplification du dessin des jambes, invitent à envisager un possible inachèvement. Sur la base de ces critères stylistiques, notre pièce peut être assignée au IVe siècle ou au Ve siècle.
Comparaisons :
-Paris, musée Rodin, Co. 2197, 2220, 2237 (jambes et buste de la Néréide), Co. 2205(buste de la Néréide).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.