Matière et technique

L’orientation des trabécules, ainsi que la légère courbure du bord senestre, ont permis à F. Poplin d’identifier un fragment d’humérus droit de boeuf. La présence du trou du canal nourricier le long du bras, derrière le triceps de la figure masculine, invite à aller plus avant dans la détermination de la section de diaphyse exploitée par l’artisan. Ainsi, l’emplacement du débouché du foramen nutricium témoigne du recours à une face latérale d’humérus droit.

 

Comme sur la plupart des appliques en os de même typologie, l’organe osseux a été sculpté dans le sens inverse à la position anatomique. Les jambes du personnage devaient se déployer dans la partie proximale, tandis que la tête s’inscrivait dans la partie distale allant vers l’épicondyle latéral, légèrement incurvée. Deux appliques du musée Rodin témoignent d’un choix similaire dans la sélection de la matière première. Les pièces Co. 2068 et Co. 2148 ont été aussi sculptées dans des faces postérieures ou latérales d’humérus droits de bœuf. Sur ces spécimens, l’extrémité du canal nourricier s’observe aussi à proximité du bras gauche du satyre : soit juste au-dessus de l’épaule, soit au niveau des côtes.

 

Les sillons encore discernables sur le chant supérieur du fragment indiquent le recours à une scie pour éliminer l’extrémité articulaire. Au dos de la pièce, en partie inférieure de la surface interne du bord conservé, des traces de raclage ont engendré des arrachements de matière formant des petites cupules. Ces stigmates laissent place en partie supérieure à des reprises de sciage. Sur ce même bord, le passage du canal vasculaire est nettement visible. La face externe, juste au-dessus du débouché du canal nourricier, présente un pan de fracture, sans doute en lien avec l’opération de sciage ayant été nécessaire à la régularisation des bords.

 

Les contours du relief apparaissent difficilement lisibles. Le bras gauche du personnage ne semble pas avoir été réellement dégagé du fond. Cette confusion des plans résulte d’un travail rapide et nerveux de la matière, et d’un manque de soin apporté à la délimitation de la silhouette. Les butées de la lame de petits ciseaux ayant permis des enlèvements de matière sous le bras sont très apparentes. Par contre, l’arrière-plan semble avoir fait l’objet d’un certain polissage.

 

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

Ne subsiste de l’applique que le bord senestre et une partie du chant supérieur. Des éclats sont identifiables sur le fragment restant. Un réseau de fentes longitudinales dans l’angle supérieur senestre accompagne les éclats, correspondant à un délitement de la matière osseuse.

 

Restauration

Ce fragment déjà nettoyé par le passé n’a pas fait l’objet d’un nouveau nettoyage.

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