F. Poplin a identifié un tibia gauche de bœuf. Cet os, qui présente un tissu compact épais, a souvent été mis à contribution pour le façonnage d’appliques dévolues à l’illustration du thiase marin. Le relief Co. 2159-Co. 2272 a également été réalisé à partir de cet organe osseux. L’extrémité du foramen nutricium, bien visible au dos de la pièce, est un critère autorisant une détermination plus précise. Il s’agit d’une face postérieure de tibia.

Le revers a été fortement raclé, de façon à éliminer toute trace de tissu osseux spongieux. Un certain nombre de longues stries fines horizontales ont été imprimées à la matière osseuse, au centre du dos, par une lame abrasive. Le bord senestre a été obtenu par sciage, alors que le chant supérieur a sans doute été raclé.

La face principale comporte encore quelques aspérités à l’arrière-plan, liées à un maniement rapide du ciseau ou du burin, et à un polissage moins abouti que sur les parties en saillie. De fines lames ont été employées par l’artisan pour faire naître les volumes. On notera qu’un burin a été nécessaire pour délimiter la ligne de profil du visage, définir les traits ou indiquer les mèches de cheveux.

Aucune.

Cette applique, de couleur ivoirine, brisée en partie inférieure et sur le côté dextre, se présentait en trois fragments. Elle révèle à la fois un réseau de fentes et de fissures, des délitements, des desquamations et des soulèvements. Des taches ocre clair parsèment le revers.

V. Picur, à qui a été confié le chantier de restauration des objets en os et ivoire de la collection d’A. Rodin en 2018-219, a procédé à un nettoyage enzymatique au coton-tige de la pièce, puis à son rinçage à l'éthanol. Les trois parties qui la constituaient ont fait l’objet d’un collage au Paraloïd B44 à 40%, dans une solution acétone/éthanol 1/1. Les manques au niveau des anciennes cassures ont été bouchés par un mélange micro ballon/ Paraloïd B72 à 30%, retouché à l'aquarelle Winsor & Newton.