Applique de mobilier

Triton et Néréide

Égypte > provenance inconnue

Ve siècle ap. J.-C.

H. 2,2 cm ; L. 8,3 cm ; P. max. 0,6 cm

Os, métacarpe de bœuf, face postérieure

Co. 2216

Commentaire

Etat de conservation

Ce fragment correspond à l’angle supérieur dextre d’un élément de placage. La couche de salissure très superficielle et la discrète présence des sédiments pourraient laisser à penser qu’il a déjà été nettoyé. On remarque toutefois la présence de quelques résidus ocrés non liés. Au revers se repèrent des fissures longitudinales, dont l’une est traversante. L’angle préservé est très émoussé, et la partie supérieure du fragment, fortement lustrée.

Description

Doté d’un buste d’homme, complété par un avant-train de cheval et souvent une queue de poisson, Triton accompagne généralement le cortège de ses parents Poséidon et d’Amphitrite. Devenu une figure générique parmi les créatures aquatiques sorties de l’imagination des artistes de l’Antiquité, cette divinité escorte fréquemment les Néréides. Sur nombre d’appliques en os d’époque romaine provenant d’Égypte, se développe l’image formée d’un Triton tenant une corbeille ou un gouvernail, batifolant avec une Néréide. Cette dernière se trouve portée par un cheval marin ou assise sur l’arrière-train de son compagnon. C’est à ce modèle que devait correspondre l’applique originelle à laquelle appartient ce fragment.

 

Le Triton, dont n’est conservée que la tête, est tourné vers la gauche où se situe la nymphe. Il ne subsiste de celle-ci, que l’extrémité de son bras tendu, pour retenir son voile soulevé par le vent. Le bras du Triton semble levé vers elle. La divinité marine est reconnaissable à sa chevelure garnie de grandes pinces de crustacé. Ces excroissances sur le sommet du front rappellent le visage du Triton de l’applique 18965 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 157 p. 115, pl. 47d).

 

Les contours hésitants et approximatifs de la tête du Triton, mais aussi des bras des personnages, participent de la même approche que le fragment Co. 2281, représentant un Triton, orienté dans le sens opposé. L’artisan a défini les formes par de profondes incisions et non par un relief prononcé. Cet aplatissement des silhouettes s’observe sur beaucoup d’appliques, témoignant soit d’un travail hâtif, soit d’une esthétique différente de celle transmise par l’héritage classique. Peu soignés, les traits du visage s’accordent au volume massif de la tête. Bien qu’une datation à partir d’indices stylistiques puisse être sujette à caution, on peut proposer une production de la pièce au Ve siècle.

 

Marquage

Au dos, en partie supérieure, 37 marqué au crayon rouge.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18965 (détails iconographiques).

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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