Matière et technique

Plusieurs critères ont été retenus par F. Poplin pour déterminer l’organe osseux choisi par l’artisan afin de façonner la matrice de taille rectangulaire, support du relief étudié. La planéité du placage, alliée à une faible ondulation, constitue un premier argument en faveur de la sélection d’une scapula de bœuf ; le second – à savoir la forte présence du tissu osseux spongieux non seulement au revers, mais aussi sur la face externe, sur la partie senestre et surtout en partie inférieure -, conforte cette détermination. La structure alvéolaire du tissu osseux spongieux est, en effet, particulièrement visible sur le bas du drapé, les pieds de la ménade, et sur tout le chant inférieur.

 

Seul le chant supérieur comporte des stigmates d’outils. Des amorces de sillons assez profonds, en biais, peut-être imprimés par les dents d’une lame métallique de scie, sont encore repérables sur la moitié de la largeur du chant. Le reste du bord a été repris par sciage, mais cette fois-ci dans le sens contraire, parallèlement au fil de l’os. Une profonde entaille marque le revers de l’angle supérieur senestre. La surface du dos de la pièce sur laquelle le tissu osseux spongieux est abondant a été aplanie par raclage. Elle a ensuite été abrasée, comme le prouvent les plages de fines stries de tailles inégales qui recouvrent en partie les stigmates de raclage, jointes à des arrachements de matière prenant la forme de cupules. On peut très bien imaginer qu’une lime a pu faire naître ces stries obliques.

 

La face principale du relief témoigne d’une régularisation assez hâtive qui a généré de nombreux petits arrachements de matière. Ceux-ci sont surtout lisibles dans le champ, mais aussi sur le corps et le drapé de la ménade. L’artisan est parvenu, en maniant un petit ciseau ou un fin burin à détacher les formes du fond, creuser les plis du chiton ou à indiquer les détails anatomiques. L’ensemble de la pièce ne semble pas avoir fait l’objet d’un polissage particulièrement poussé, bien qu’un certain lustre adoucisse les arêtes créées par le mouvement de l’étoffe.

Modification matérielle

Le dos de la pièce comporte d'infimes restes d'une étiquette ; côté dextre, 14, marqué au crayon rouge.

Etat de conservation

Préservé dans son intégralité, le relief présente seulement une faible perte de matière dans l’angle inférieur dextre, très émoussé. Alors que la face externe offre une couleur assez crayeuse, davantage patinée en partie supérieure, le dos révèle une teinte dorée, plus ou moins accentuée par endroits. Des légères desquamations sont à noter sur la face principale.

Restauration

La pièce a été restaurée lors de la campagne menée sur cette catégorie d’objets en 2018-2019 par V. Picur. Grâce à un nettoyage enzymatique au coton-tige, suivi d’un rinçage à l'éthanol, la couche de salissure a pu être atténuée.

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