Égypte > provenance inconnue
Ve siècle ap. J.-C.
H. 3,5 cm ; L. 13 cm ; ép. max. 0,6 cm
Os, métacarpe droit de bœuf, face postérieure
Co. 2168
Égypte > provenance inconnue
Ve siècle ap. J.-C.
H. 3,5 cm ; L. 13 cm ; ép. max. 0,6 cm
Os, métacarpe droit de bœuf, face postérieure
Co. 2168
Le relief, à la teinte ambrée, est préservé dans son intégralité hormis deux éclats : l’un sur le bord supérieur, l’autre dans l’angle senestre. Une fissure suit les contours de la chevelure et du front du Triton. Une fine couche de salissure recouvre la face principale et des résidus blancs s’accrochent à la tranche supérieure.
Au sein du cortège marin, les Néréides fréquemment associés aux Tritons, forment souvent des couples adoptant des attitudes variées. Les divinités marines sont vues en buste ici, mais leur corps se poursuivaient sans doute, sur une seconde applique juxtaposée à notre relief, en partie basse. Orientée vers le Triton, la naïade détourne le visage vers la gauche. Elle retient de son bras droit tendu, son péplos, dans lequel le vent marin s’engouffre. L’étoffe décrit un arc-de-cercle derrière la tête de la Néréide et se termine par un pan courbe sous la main de cette dernière. On notera que la représentation du drapé ne semble pas cohérente. Un autre pan de drapé vient dissimuler la poitrine de la créature féminine. Le Triton, dont l’inclinaison du visage, rappelle celui de la Néréide, tient un large plat oblong. L’association des deux personnages issus du cortège marin trouve un écho pertinent en l’applique 13310 du musée gréco-romain d’Alexandrie.
L’attitude contrariée de la jeune femme, au bras droit étiré, renvoie à celle observée sur plusieurs appliques du musée Benaki (18751, 22157, 18761 : MARANGOU 1976, n° 162-164 p. 116, pl. 48e, f, g). Son buste est, toutefois, davantage incliné, et ses formes marquées par une certaine lourdeur. Les visages aux traits simplifiés offrent une mâchoire carrée solide. Le nez droit et fort, placé dans l’exact prolongement du front, surmonte une bouche fermée aux lèvres épaisses. Les yeux au dessin en amande sont incisés. Un schématisme identique se rencontre dans le rendu des mèches de cheveux, du voile ou de l’attribut que tient le Triton. La posture de la néréide nous engage à rapprocher notre exemplaire d’un fragment appartenant au musée Benaki (18741 : MARANGOU 1976, n° 175 p. 118, pl. 51f), et d’un relief conservé à l’Albertinum Museum de Dresde (PAGENSTECHER 1913, n° 10 p. 233, pl. LVII-10). La même approche synthétique du corps et des détails anatomiques se lit sur ces œuvres. Si les volumes sont sans doute plus accusés que sur les pièces du musée Rodin Co. 2154 et Co. 2210, on retrouve une esthétique identique. Une applique provenant du quartier de Rhakôtis à Alexandrie et abritée dans les collections du musée gréco-romain constitue une contrepartie intéressante à notre placage (13321 : BONACASA-CARRA 2012 p. 37, 42, fig. 16 p. 47), comme le relief 22098 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 168 p. 117, pl. 49d ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 329 p. 299, pl. 87). L’attitude un peu rigide des personnages et la massivité des corps nous conduit, en tenant compte des datations proposées pour l’ensemble des pièces de comparaison, à envisager une réalisation de notre relief au cours du Ve siècle.
Marquage
Au dos de l’applique, 33 marqué au crayon rouge, sur la face interne du bord supérieur.
Comparaisons
-Alexandrie, musée gréco-romain, 13310 (modèle identique), 13321 (contrepartie).
-Athènes, musée Benaki, 18741(Néréide), 22098 (contrepartie).
-Dresde, Albertinum Museum, ancienne collection Herold (PAGENSTECHER 1913, pl. LVII-10).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.