Matière et technique

L’aspect rectiligne des bords, la relative épaisseur du relief, ainsi que la couture bien marquée au dos de la pièce, ont orienté F. Poplin vers un métacarpe de bœuf. En sachant que les deux os du jeune bovin qui se soudent à l’âge adulte sont souvent d’inégale largeur, et que celui placé vers l’intérieur de la patte est généralement plus large, on peut déduire qu’il s’agit sans doute de la face postérieure d’un métacarpe droit de bœuf. L’emploi de métapodes pour la taille d’appliques de petites dimensions au format allongé, carré ou trapézoïdal, bien qu’il soit moins courant que celui des omoplates, ne semble pas rare. Il est illustré par trois autres exemples au sein des appliques du musée Rodin dévolues aux ménades. Les appliques Co. 2141, Co. 2244, et Co. 2307-Co. 2454 ont, en effet, été obtenues à partir de la face postérieure d’un métacarpe gauche de bœuf. Dans notre cas, le dessin de la cavité médullaire permet de déterminer que la pièce a été façonnée à partir de la zone médiale de l’organe osseux.

 

La faible épaisseur de tissu compact a généré, lors du dégagement de la silhouette, une petite perforation en haut de l’épaule droite de la ménade. L’artisan a sans doute creusé trop profondément la plaquette à cet endroit précis. Peu de traces du façonnage de l’applique subsistent sur les tranches, en raison d’une forte usure. Les aspérités visibles sur les bords latéraux ont sans doute été produites par l’emploi d’une lame métallique mal affutée pour aplanir les bords. La surface des bords internes qui devait être appliquée sur la paroi du meuble en bois que recouvrait la pièce, porte de courtes stries profondément imprimées par un outil à la lame abrasive.

 

Sur la face principale, les petites butées successives de la lame du fin ciseau dont s’est servi l’artisan pour faire naître les volumes, sont encore discernables par endroits : le long du bras droit levé, ou sous l’épaule gauche. Les formes sont tout de même particulièrement émoussées.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

Conservé presque dans son intégralité, ce spécimen présente des pertes de matière à trois de ses angles. Les éclats, en partie supérieure, ont engendré des fissures fragilisant la partie haute de l’applique. La partie inférieure du bord interne dextre est manquante. Des traces de délitement de l’os s’observent sur le menton de la figure et la retombée de l’arcature, en limite du bord senestre. Elles se signalent par une couleur plus claire de l’os. Sur la face principale, la couche de salissure semble répartie de manière uniforme, avec quelques traces plus affirmées sur les éléments en saillie. Au revers, quelques sédiments subsistent. En partie supérieure, à l’emplacement de la cavité médullaire, se détachent des zones plus jaunes.

Restauration

Aucune.

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