A l’instar des appliques du musée Rodin Co. 2049, Co. 2085, Co. 2117 et Co. 2184, porteuses d’un type iconographique très proche, cet élément de mobilier a été, selon F. Poplin, façonné dans un humérus gauche de bœuf. Sans doute découpée dans une zone située à la jonction des faces latérale et postérieure, la matrice osseuse présente une légère incurvation de son bord senestre. Celle-ci correspond à la courbure de l’épicondyle latéral, protubérance de l’os située dans sa partie distale. La pièce a donc été sculptée, comme un nombre considérable d’appliques convexes, dans le sens inverse à la position anatomique de l’organe osseux, puisque la tête de la figure s’inscrit dans la racine de l'épicondyle. Le tissu osseux spongieux apparaît de manière manifeste, au-dessus et autour du visage de la ménade ; de même, la structure alvéolaire est encore bien présente au revers de l’élément de mobilier.

Des stigmates de l’élimination par sciage de l’épiphyse distale s’observent sur le bord sommital : ce sont de courtes stries imprimées à la matière, par la lame d’une scie métallique. La surface des bords internes comporte encore de longues stries longitudinales cohabitant avec de plus courtes stries qui correspondent aux traces laissées par une opération d’abrasion. La face principale se distingue par un aspect rugueux, en raison de la présence marquée des butées de petites ciseaux, encore bien lisibles, malgré une usure de la surface de l’os, notamment sur le buste de la ménade. L’artisan a eu recours à un fin burin pour préciser les détails anatomiques du visage, et indiquer les mèches de cheveux réunies sans doute en chignon.

Aucune.

La partie inférieure de l’élément de placage est cassée. De ce fait, la figure de femme, brisée au-dessus de la taille, a perdu ses jambes. Quelques manques de matières s’observent également au sommet de la pièce. La couleur crème de la face externe prend des nuances jaunes ou rosées au revers, alors qu’une petite tache ocre clair jouxte le bord supérieur. Une fente barre la chevelure et la joue de la figure. La surface externe présente un certain nombre de soulèvements stables, imputables au travail de la matière dans l’Antiquité. On note aussi quelques rayures sur le buste de la ménade.

L’applique, empoussiérée sur ces deux faces, et ponctuée, sur les parties en relief, de légères marques noires, a bénéficié de la campagne de restauration menée en 2018-2019 par V. Picur, sur le corpus des petits éléments de mobilier en os. Une fois la couche de salissure éliminée par un nettoyage enzymatique au coton-tige, la pièce a été rincée à l’éthanol.