Applique de mobilier

ménade ?

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

H. 9,7 cm ; l. 4,1 cm ; P. max. 1,7 cm

Os, humérus droit bœuf

Co. 2111

Commentaire

Etat de conservation

La teinte ivoirine de la face principale apparaît plus soutenue au dos de la pièce. Incomplète, celle-ci est brisée en partie supérieure et sur le côté senestre. Des sédiments subsistent au revers, et dans les parties en creux de la face sculptée. Une importante fissure traversante endommage le bas du buste du personnage. Une légère fente s’observe à mi-hauteur du bord dextre. Dans les zones incisées de la partie inférieure, une couche épaisse et irrégulière blanc rosé, a été mise en évidence, par la restauratrice V. Picur, sous loupe binoculaire. De petites taches ocre rouge ponctuent le revers.

Description

Le personnage, vu de face, porte un long chiton, animé de plis souples. L’étoffe retombe au-dessus des chevilles de pieds écartés et posés sur la pointe, reposant sur une ligne de sol. Si le bas du corps paraît statique, le mouvement courbe imprimé aux plis au niveau du buste, suggère une torsion du haut du corps. Le vêtement forme un rabat sous la taille, appelé kolpos, dont les plis se gonflent sous l’effet du mouvement. L’étoffe, bien que striée de plis verticaux un peu systématiques, épouse le ventre et le pubis de la ménade. Ce tissu plaqué au corps est traduit par un pan triangulaire, aux bords soulignés au burin.

 

Le corps assez large, habillé d’un chiton aux plis réguliers, semble appartenir à une ménade progressant vers la gauche. Il est en effet possible, de comparer cette applique fragmentaire, avec plusieurs reliefs sculptés d’une figure de ménade tympanistria : l’exemplaire 18889 du musée Bénaki d’Athènes (MARANGOU 1976, n° 68 p. 99, pl. 22b), une pièce autrefois conservée aux Staatliche Museen de Berlin (I. 2877 : WULFF 1909, n° 379 p. 110-111, pl. XVI), et l’applique 13250 du musée gréco-romain d’Alexandrie. Un même modèle semble avoir inspiré ce type iconographique caractérisé par un chiton ceinturé sous la poitrine, et formant un petit pli triangulaire au niveau du bas-ventre de la jeune femme. Si ces analogies montrent un vêtement soulevé par le rythme du pas enlevé de la ménade, tombant de façon assez naturelle, notre pièce en livre une traduction beaucoup plus rigide.

 

Bien que l’attitude révèle une certaine maladresse, l’artisan a choisi de traiter le drapé avec plasticité. Ce sens du volume qui s’observe aussi sur les exemples de comparaison préalablement cités, témoigne d’une dette envers l’héritage hellénistique. Compte tenu de ces éléments, et du soin accordé au rendu de l’étoffe, nous pouvons suggérer une production de notre relief autour du IIIe-IVe siècle ap. J.-C.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13250

-Athènes, musée Benaki, 18889.

-Berlin, anciennement aux Staatliche Museen, I. 2877 (cf. WULFF, n° 379 pl. XVI).

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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