Matière et technique
La morphologie de cette section de diaphyse, ainsi que la présence du débouché du canal nourricier de l’os sur le deltoïde du satyre, apportent des indices favorables à l’identification d’une face latérale d’un humérus gauche de bœuf (DELASSUS 2020, p. 64 n. 103). La tête du personnage a été logée dans la partie distale de l’os, vers l’épicondyle latéral, ce que laisse penser la légère incurvation de la matrice osseuse en partie supérieure senestre. L’artisan a donc choisi, comme le démontrent de nombreuses appliques de même type, d’inscrire la figure dans le sens inverse à la position anatomique de l’os.
Les fines stries imprimées par les dents de la lame d'une scie en métal, disposées en biais sur le chant sommital, témoignent de l’élimination de l’extrémité articulaire, sans doute avant la partition longitudinale de la diaphyse. La surface interne des bords destinée à être appliquée sur un support a été aplanie par raclage. Le bord dextre comporte encore de petites stries obliques dans sa moitié supérieure, résultat d’une opération d’abrasion. Sur la face principale, les contours de la silhouette ont été déterminés avec beaucoup d’assurance au ciseau. Le dégagement en fort relief des volumes, à partir de la ligne ondoyante du bras droit et de la jambe correspondant, trouve un écho sur l’applique du Louvre AF 6570. La plasticité conférée ainsi aux membres du satyre contribue à renforcer l’énergie et la puissance qui se dégagent de son corps en mouvement. Enfin, la pointe d’un burin a permis à l’artisan de rendre par des incisions en biais l’ossature d’osier de la corbeille.
Modification matérielle
Aucune.
Etat de conservation
Une lacune importante a fait disparaître la plus grande partie du visage du satyre et a généré un réseau de fentes longitudinales, suivant, pour l’une, le contour de l’épaule de la figure masculine. La partie inférieure de l’applique est cassée en biais. Quelques courtes fentes courent près du bord dextre, sur les pans de la nébride et sur la cuisse droite. La surface de l’œuvre, – précisément le buste et le bras droit du satyre –, semble constellée de stigmates laissés par des radicelles lors d’un enfouissement prolongé de l’œuvre. Au revers, l’intérieur de la cavité médullaire offre un aspect crayeux. Deux fissures produites par la cassure en partie supérieure, se développent côté dextre : la première contourne les crêtes des trabécules, la seconde s’ouvre dans l’épaisseur du bord dextre. On remarque également une fente dans le sens radial, sur le chant sommital, et une petite fente partant du sommet du bord interne senestre.
Restauration
La restauration entreprise par V. Picur en 2018 a permis d’éliminer une épaisse couche de salissure grâce à un nettoyage enzymatique au coton tige, suivi d’un rinçage à l'éthanol. Du Paraloïd B72 à 30% dans un mélange acétone/éthanol et de micro ballons a été utilisé pour refixer les parties délitées et fendues, et exécuter un solin sur le côté senestre, au niveau du plan de cassure longeant la cuisse du satyre, et au revers, sur le bord interne dextre, en partie supérieure.