Matière et technique

La conformation de l’os, qui transparaît encore dans la forme de l’applique, et l’orientation des trabécules au revers de la pièce, ont permis à F. Poplin de conclure que l’artisan avait opté pour un humérus droit de bœuf. La présence du trou du foramen nutricium sur l’épaule gauche de la figure confirme l’emploi d’une partie située à la jonction des faces latérale et postérieure. C’est aussi cette section de l’humérus qui a été choisie pour l’applique Co. 2067, dont la ménade, par sa position, rappelle très fortement celle du spécimen étudié.

 

Des traces de sciage multidirectionnelles sur le chant sommital se devinent encore, mais sont très effacées. Les bords internes ont été aplanis assez grossièrement, comme l’attestent les nombreux petits arrachements en forme de cupules. Des plages de courtes stries aux orientations multiples viennent s’y superposer, de manière aléatoire.

 

Le travail de la face principale dénote un soin particulier accordé au façonnage de la matrice osseuse. Si l’arrière-plan révèle une surface quelque peu rugueuse par endroits, le corps semble avoir été mis en forme à l’aide d’un très fin ciseau ou petit burin à lame plate, dont la largeur n’excédait pas deux millimètres. Ces longs enlèvements sont d’autant plus lisibles sur le ventre et les bras de la ménade que les traces noires d’aspect gras les font ressortir. À l’aide de la pointe métallique d’un petit burin, le sculpteur a pris le parti d’inciser profondément les contours du relief, de façon à mettre en valeur les parties en saillie et à accentuer leur plasticité. Le même outil a été manié avec dextérité pour indiquer les traits faciaux et les détails de la chevelure. Bien que les stigmates liés au travail de l’os soient encore discernables à l’œil nu, un polissage assez abouti en a estompé les effets les plus ostensibles.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

La perte de la partie inférieure a privé la figure de ses jambes à partir des genoux. Des éclats endommagent également les angles supérieurs de la pièce. Une fissure, dont la ligne suit le pan de fracture qui a mutilé la cuisse gauche de la jeune femme, court jusqu’à la hanche droite.

 

Se caractérisant par une teinte crème tirant sur le gris, la face externe révèle des zones de couleur ambrée. Cette coloration prend des accents bruns sur les bords de l’applique, et recouvre en grand partie les bords, au revers. On note aussi la présence de marques noires d’aspect gras sur la face principale, comme sur d’autres pièces de la collection du musée Rodin, comme l’applique Co. 2085. Quelques sédiments subsistent dans les trabécules encore visibles au dos.

Restauration

Aucune.

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