Matière et technique

L’applique a été sculptée dans la diaphyse d’un humérus de bœuf, et l’artisan en a exploité plus précisément sa face médiale. La figure sculptée se trouve inversée par rapport à la position anatomique de l’os : la tête du personnage est placée en partie distale vers l’épitrochlée ou épicondyle médial tandis que les jambes, qui réclament davantage de largeur, se déploient, en partie proximale. On constate la présence d’un trou à l’intersection des jambes, apparu lors de la phase de façonnage en raison de la minceur d’os compact, ainsi que de profondes trabécules sur la surface interne. La structure spongieuse de l’os réapparaît également sur la surface externe de l’applique sous le bras droit du dieu.

 

La plaquette présente sur les chants supérieur et inférieur des traces de sciage transversal, qui correspondent à l’élimination des extrémités spongieuses par l’artisan à l’aide d’une scie métallique. Des traces de sciage transversal s’observent aussi au-dessus du bras de la divinité. Cela atteste-il d’un problème survenu lors du façonnage de l’objet ? Cela-t-il engendré une fracturation de la pièce ébauchée ?

 

Le bord dextre de l’applique révèle sur sa surface interne des faisceaux de fines stries multidirectionnels (longues stries longitudinales recoupées par de courtes stries obliques). Il demeure difficile de se prononcer sur la technique mise en œuvre pour la partition de la diaphyse. Faut-il voir dans certaines stries obliques plus accentuées des reprises de sciage ? La première phase de partition de la diaphyse par percussion ou/et sciage fut sans doute suivie d’une opération d’abrasion. En effet, la surface externe du bord conservé est marquée de fines stries perpendiculaires au fil de l’os correspondant à un travail d’abrasion pour régulariser et aplanir la surface de l’os.

 

Le support a fait l’objet, pour faire naître les formes souhaitées, d’un travail assez grossier à l’aide d’un fin ciseau dont les traces heurtées se lisent aisément. Sur les surfaces non polies de la pièce s’observent d’innombrables petites traces d’arrachements sans doute générées par l’outil ayant servi à la première mise en forme de la matrice. Les membres de la figure masculine ont été obtenus en ménageant deux plans s’articulant de façon abrupte, et créant, de ce fait, des arêtes vives. Le broutage de la lame maniée par l’artisan est particulièrement lisible sur le bras, ainsi que sur le ventre et le torse de Dionysos, sur lesquels le facettage est adouci par le polissage de la surface. Les traits du visage ainsi que les doigts de la main droite ont été rendus grâce à un petit burin.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

La partie senestre de l’applique est manquante. La ligne de cassure part du bord supérieur, oblique pour suivre la ligne du bras droit du dieu, se poursuit le long du visage, du torse puis de la jambe gauche. Le bras gauche de Dionysos a disparu, ainsi que la partie droite de l’applique sur laquelle était peut-être sculptée une demi-colonne ou un pilier.

Des marques noirâtres couvrent toute la surface de l’applique, en particulier les parties les plus saillantes. Au revers, les trabécules visibles sur la partie inférieure de la pièce sont encore emplies de sédiments. Une fine couche de concrétions beige clair recouvre en grande partie la paroi plus lisse de la cavité médullaire, surtout en partie supérieure.

Restauration

Aucune.

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