Applique de mobilier

Néréide

Égypte > provenance inconnue

VIe siècle ap. J.-C.

H. 3,5 cm ; L. 13,3 cm ; P. max. 0,7 cm

Os, métacarpe de bœuf, face postérieure

Co. 2208

Commentaire

Etat de conservation

L’applique, à la teinte tirant sur le jaune clair, est conservée en son entier. Les parties davantage en saillie offrent une coloration plus ocrée, comme la zone correspondant à l’emplacement de la cavité médullaire, au dos. Des sédiments maculent encore le revers, côté dextre.

Description

Une figure de Néréide à demi-couchée occupe toute la surface de l’applique. Le corps orienté vers la droite, elle fait pivoter sa tête dans le sens contraire. Son bras droit démesurément allongé, soutient son péplos gonflé par le vent, qui décrit une large ellipse. L’étoffe aux plis larges et irréguliers surmonte et entoure intégralement le corps de la jeune femme. Dotée d’un corps nu aux formes massives et pleines, la Néréide se caractérise aussi par un visage ovale très volumineux, par rapport à l’ensemble de la silhouette. Les traits faciaux fortement géométrisés s’accordent au buste court et aux membres potelés. Les cheveux sont réunis sur la nuque en une unique boucle, indiquant sans doute la présence d’un chignon.

 

La posture allongée de notre créature marine rappelle celle qu’adoptent les Néréides sur les appliques du musée Rodin Co. 2203 et Co. 2214. S’il est évident que cette image procède d’un modèle bien répertorié dans les collections du musée Benaki (18749 : MARANGOU 1976, n° 166 p. 116 pl. 49b, n° 169 p. 117, pl. 50a-b), et du musée gréco-romain d’Alexandrie (12262 : BONACASA-CARRA 2012, p. 37, 42, fig. 13 p. 46), il s’en éloigne fortement sur le plan stylistique. La tête disproportionnée par rapport aux corps aux membres raccourcis, l’extrême simplification des traits, ainsi que la rigidité de la pose, invitent à comparer ce relief avec d’autres appliques du musée Rodin sur lesquelles la déformation du corps féminin prédomine aussi (Co. 2271, Co. 2286). Quelques pièces appartenant autrefois à la collection Herold de l’Albertinum Museum de Dresde révèlent des Néréides au visage rond et fort (PAGENSTECHER 1913, n° 6-7 p. 233, pl. LVII-6, 7). Si le style ne correspond pas exactement à la série des pièces sculptées de personnages aux yeux en relief et aux chevelures en casque aux mèches bouclées (Co. 2159-Co. 2272, Co. 2203, Co. 2209, Co. 2214, Co. 2267, Co. 2271, Co. 2278), il en constitue presque une évolution encore plus schématique. Aussi sur la base de la datation proposée par A. Loverdou-Tsigarida pour l’applique 18757 du musée Benaki (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 340 p. 182-183, 301, pl. 89), nous pouvons suggérer une fabrication de notre exemplaire au cours du VIe siècle, voire même un peu plus tard.

 

Marquage

Au dos de l’applique, petite étiquette octogonale à liseré bleu, en partie déchirée et 35 marqué au crayon rouge, en partie inférieure.

 

Comparaisons

-Dresde, Albertinum Museum, ancienne collection Herold (PAGENSTECHER 1913, pl. LVII-6-7 : têtes volumineuses).

-Paris, musée Rodin, Co. 2203, Co. 2214 (iconographie).

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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