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Isis

Provenance inconnue, Égypte ?

Ier-IIe siècle ap. J.-C. ?

H. 8 cm ; l. 3,4 cm ; P. max. 2,5 cm

Os, tibia de bœuf

Co. 2052

Comment

State of preservation

La statuette, brisée en partie inférieure, a perdu ses jambes. L’emplacement du bras gauche est aussi endommagé par un grand éclat de surface. Au revers, la retombée du drapé est manquante. Une trace d’oxydation métallique s’observe à l’emplacement de l’arrachement et a diffusé sur le dos, et dans une moindre mesure, sur la cuisse gauche du personnage féminin. Des taches brunes ponctuent le vêtement. Les plis de ce dernier conservent des sédiments gris-brun. Ils tapissent la cavité médullaire, alternant avec des taches blanches qui correspondent à des zones de desquamation.

Description

Cette statuette sculptée en ronde-bosse, présente une cavité centrale, correspondant au canal médullaire de l’os. Façonnée avec délicatesse, elle offre certains signes distinctifs, permettant de songer à une représentation d’Isis ou à une prêtresse assurant son culte. Son corps, drapé d’un fin chiton, est recouvert, en partie d’un himation. Un des pans de lui-ci donne naissance entre les seins, à un nœud volumineux. À ce premier indice, caractéristique de l’iconographie isiaque, s’ajoute les extrémités des mèches calamistrées tombant sur les épaules.

 

Représentée debout, la divinité ou la desservante, semble en appui sur sa jambe droite. L’étoffe du chiton vient souligner la légère flexion du genou gauche. Posé sur les épaules, l’himation s’enroule autour des jambes, en un pan oblique dont l’extrémité est retenue par la main gauche. Cet agencement complexe du vêtement génère un croisement de l’étoffe dans le dos de la jeune femme. L’attitude, ainsi que la disposition du drapé, se retrouve de façon très proche dans certaines sculptures monumentales, telle la statue d’Isis découverte dans le sanctuaire de Ras El-Soda près d’Alexandrie, conservée au musée de la Bibliotheca Alexandrina (ADRIANI 1940 p. 139-140, pl. LV), ou une autre sculpture acéphale du musée gréco-romain (11311 : TRAN TAM TINH 1990, n° 22 p. 765, pl. 502). On l’observe aussi sur nombre de représentations d’Isis-Fortune, prenant la forme de statuettes en bronze (TRAN TAM TINH 1990, n° 305 p. 784, pl. 520-521).

 

La plasticité de la figure et de son drapé mérite d’être soulignés. Travaillé en plis serrés, le tissu recouvre harmonieusement un corps aux formes généreuses. La tête, sans doute sculptée à part, devait venir s’emboîter avec précision sur le buste. Les mèches de cheveux s’accordaient, de façon minutieuse, au boucles visibles à la naissance des épaules. Les bras rapportés adoptaient peut-être une position particulière, justifiant ces ajouts. En s’appuyant sur certaines effigies d’Isis en pied, on peut se demander si le bras droit n’était pas levé, pour brandir un attribut, tel le sistre. La main gauche proche du corps, sur laquelle passait le pan du manteau, retenait possiblement un autre objet, comme une situle ou une patère. Ce type iconographique est également retenu par certaines figurines en terre cuite, comme un exemplaire d’époque romaine, provenant d’Antinoé, du musée du Louvre, déposé au musée archéologique de l'Université de Lorraine (348).

 

Les images d’Isis se rencontrent rarement dans la petite plastique en os et en ivoire d’époque romaine. Des fragments d’applique de mobilier convoquent pourtant l’image d’Isis allaitant Horus. L’un d’eux est conservé dans les collections du musée Benaki à Athènes (19014 : MARANGOU 1976, n° 183 p. 119, pl. 53e), et un autre appartient au Hunt Museum à Limerick (HCM 102). Un fragment d’applique conservé au British Museum montre la divinité secouant le sistre de la main droite, reconnaissable au nœud isiaque au centre de sa poitrine (1873,0820.656). Par la maîtrise de l’anatomie féminine, le recours à une iconographie courante aux époque hellénistique et impériale, et l’attention porté aux détails, la statuette du musée Rodin témoigne d’une facture de grande qualité. La justesse des proportions, et le naturel avec lequel le vêtement est associé au corps, nous orientent vers une datation au Ier-IIe siècle ap. J.-C.

 

Comparaisons :

-Londres, British Museum, 1873,0820.656 (iconographie : vêtement)

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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