ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 6,5 cm ; L. : 11,4 cm ; P. : 11,2 cm
Co. 6284
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 6,5 cm ; L. : 11,4 cm ; P. : 11,2 cm
Co. 6284
L’œuvre est en mauvais état de conservation. Le métal est très oxydé. De nombreuses concrétions mélangées à de la terre d’enfouissement parsèment le socle, notamment dans les coins sous celui-ci. Le métal est boursouflé et un trou perce un des coins de la face supérieure. Enfin, Il manque l’extrémité d’un des quatre pieds.
L’objet est un socle quadripode, pour lequel les pieds finissent par une goutte. La face supérieure carrée est plane, alors que la face inférieure est totalement évidée rendant l’objet très fin. Les quatre faces latérales sont décorées de la même manière. Chaque face est compartimentée en trois espaces délimités par une fine bordure. Les deux espaces extérieurs prennent approximativement la forme d’un triangle rectangle. Les angles droit de chaque triangle se rencontrent sous les coins de la face supérieure qui supportait la statue. La pointe du triangle rejoint les pieds. La zone centrale, encadrée des triangles, finit en pointe et a été légèrement excavée verticalement en son milieu. La partie supérieure plane présente une ligne qui fait le tour des arêtes. Au centre de cette surface, on note le négatif ovale de la statue qui la surmontait. Remarquons également d’une empreinte similaire dans un des quatre coins. Il pourrait y avoir eu une seconde statue placée sur le socle.
Ce type de socle est assez typique de l’époque ptolémaïque. Une statue d’Aphrodite anadyomène, conservée au musée Rodin, Co. 1418, a sans doute été placée sur ce socle. Au musée du Louvre, plusieurs œuvres similaires y sont exposées, Br4420, Br4481. Sur celle-ci, Aphrodite est accompagnée d’un petit Éros qui, selon le musée du Louvre, serait un ajout moderne. Quoiqu’il en soit, les deux empreintes sur la face supérieure du socle Co. 6284 favorisent l’hypothèse de deux figures.
Ajouter l’Aphrodite (Roeder 1956, band II, §315e, p. 260, pl. 37 (f)) : Socle avec 4 pieds de lion, à chacun un tenon qui s’emboîte dans le socle.
À l'époque romaine, un culte important est rendu à Aphrodite en Égypte et en Syrie grâce, entre autres, aux conquêtes d’Alexandre le Grand. Les récits mythologiques la font naître de l’écume de la mer devenue fertile grâce au phallus d’Ouranos, dieu du ciel, tranché suite à une dispute avec son fils le titan Cronos. Aphrodite est donc fille du Ciel et de la Mer. Elle symbolise l’âme sortant purifiée des eaux. Les chrétiens d’Égypte, les Coptes, y voyant un précurseur du baptême adoptent rapidement ce rite. De même, les égyptiens suivant encore l’ancienne religion, rapprochent Aphrodite, ou Vénus pour les romains, des dieux démiurges émergeant des eaux primordiales.
Certains contrats de mariage des premiers siècles de notre ère trouvés en Égypte, comprennent dans la liste des parapherna, objets qui accompagnaient la dot et étaient destinés à l'usage quotidien de l'épouse, une statuette en bronze, plus rarement en argent, de la déesse. Les laraires placés à l'intérieur des maisons pouvaient également contenir une effigie d'Aphrodite. Divinité protectrice des femmes et du mariage, elle y est présentée comme la forme hellénisée des déesses indigènes, Isis-Hathor et Astarté.
Produites dans des ateliers locaux, ces figurines sont généralement adaptées de célèbres statues de la déesse à sa toilette rituelle. Les mêmes types iconographiques se retrouvent dans le domaine de la terre cuite. L’image de la déesse sortant du bain, essorant ses cheveux de l’eau de mer, a été fixée par un artiste grec du IIIe siècle avant notre ère, Doïdalses. L’une des plus vielles figurations connues d’Aphrodite anadyomène en Égypte est un relief copte conservé au Musée du Louvre, E14280. De nombreux artistes antiques et postérieurs reprendront ce schéma, l’un des plus connus restera le peintre Botticelli en 1485 et sa « Naissance de Vénus ».
Il s’agit du seul socle de ce type conservé au musée Rodin.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 :
Donation à l’État français en 1916.