ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE TARDIVE > XXVIe – XXXe dynastie > 656-332 AVANT J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 7,8 cm ; L. : 2,9 cm ; Pr. : 1,3 cm
Co. 2426
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE TARDIVE > XXVIe – XXXe dynastie > 656-332 AVANT J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 7,8 cm ; L. : 2,9 cm ; Pr. : 1,3 cm
Co. 2426
L’œuvre est en mauvais état de conservation. La figurine est entière, à l’exception de la partie supérieure du sceptre heqaet d’une grande partie de la plume droite de la couronne. Le métal est corrodé et oxydé. Des concrétions sont incrustées dans les creux.
Un placage de particules dorées est visible à l’œil nu sur les faces avant et arrière, principalement dans les parties hautes. La statuette semble en avoir été entièrement recouverte à l’origine.
La statuette figure la divinité Osiris debout les pieds joints. Contrairement à un grand nombre de statuettes d’Osiris, ses mains ne se croisent pas. Poings serrés, les doigts sont face à face et serrent les attributs caractéristiques d’Osiris, le sceptre heqa dans la main gauche et le fouet nekhakha dans la main droite. Il est coiffé de la couronne atef, composée d’une mitre centrale flanquée de deux hautes plumes d’autruche et surmontée d’un disque solaire. Il est à remarquer les incrustations d’or particulièrement visibles, conservées à l’extrémité supérieure de la plume gauche (voir cliché de profil). Un uraeus frontal se dresse sur cette coiffe, de même qu’une longue barbe postiche tressée termine le menton. Le dieu est vêtu d’un linceul moulant recouvrant l’intégralité de son corps, excepté les mains qui s’en extraient pour saisir des deux sceptres. Sur les manches de ces deux sceptres, un décor de stries horizontales, aujourd’hui partiellement effacées, indique les lanières, sans doute en cuir, qui les entouraient. Les deux attributs, d’une dimension notable, dépassent largement de part et d’autre des épaules du dieu. Le fouet nekhakha se termine par trois lanières tombant sur le bras droit. L’extrémité du sceptre heqa a disparu dans une cassure.
La corrosion de l’œuvre ne rend plus possible la description des détails anatomiques. Les yeux et la bouche se devinent encore. On remarque le profil du nez, les courbes des jambes au travers du vêtement, et le profil des reins, positionnés trop hauts pour être réalistes.
Si le mythe d’Osiris, souverain du monde des morts, est amplifié dès l’époque classique grâce au texte de Plutarque, Isis et Osiris, les éléments essentiels du mythe sont déjà présents dans les sources pharaoniques dès l’Ancien Empire. Fils aîné de Geb, dieu de la terre, et de sa sœur Nout, déesse du ciel, Osiris représente le modèle du souverain idéal. Le chapitre 175 du Livre des Morts relate la façon dont Rê le désigna pour le succéder, en le coiffant de la couronne atef. Bien que sa sœur et épouse Isis, experte en magie, assure sa protection, elle ne peut empêcher sa mise à mort par jalousie par leur frère Seth. Osiris devient alors le seigneur du monde souterrain et protecteur des défunts. Son épouse Isis prend l’apparence d’un oiseau pour réanimer le cadavre reconstitué d’Osiris en battant des ailes. C’est lors de cet épisode que leur fils, Horus, est conçu. Cette naissance a une importance particulière en Égypte ancienne car elle symbolise la vie naissant de la mort, Osiris étant décédé avant d’avoir pu engendrer un héritier.
Associé à la mise en place des cycles de renouvellement, un important rite se développa en Abydos. Chaque année, sur une statue de la divinité façonnée en terre, des plantes germaient. Ce rite symbolisait ainsi la renaissance de la nature. Coïncidence surprenante, dans les collections d’objets égyptiens acquis par Auguste Rodin se trouve une petite cuve d’Osiris en calcaire de l’époque ptolémaïque, caractéristique de la fête de Khoïak (Musée Rodin Co. 5627). Osiris est également associé à la crue du Nil, qui apportait les mêmes bienfaits et moyens de subsistance à l’Égypte. Les égyptiens s’étant rapidement identifiés à ce dieu qui pouvait leur assurer une vie après la mort, c’est par son rôle funéraire qu’Osiris connaîtra le plus de popularité.
Le type de figurine dont relève la statuette Co. 2426 reflète la piété personnelle envers ce dieu. Il s’agit pour la plupart d’ex-voto, déposés en offrande par les fidèles. Plusieurs ensembles de ces statuettes en bronze, très répandues à l’époque tardive et l’époque ptolémaïque ont été retrouvés dans les temples. Leur production semble s’être ralentie, sinon arrêtée à l’époque romaine.
Les statuettes de ce type se retrouvent très fréquemment.
Les collections du Musée Rodin conservent plusieurs statuettes en bronze d’Osiris similaires à l’œuvre Co. 2426, notamment Co. 772, Co. 790, Co. 792, Co. 806, Co. 2368, Co. 2382, Co. 2383, Co. 2384, Co. 2387, Co. 2394 et Co. 2412.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon / Pavillon de l'Alma / vitrine 2, 298, "Petit Osiris. Bronze. Haut. 8 cent. Estimé 1 francs."
Donation à l’État français en 1916.