Applique de mobilier

Néréide

Égypte > provenance inconnue

VIe siècle ap. J.-C.

H. 2,8 cm ; L. 13,6 cm ; P. max. 0,8 cm

Os, métacarpe de bœuf, face antérieure

Co. 2286

Comment

State of preservation

L’élément de placage est conservé dans son intégralité. Le jaune clair de la face principale se pare de nuances de couleur ocre plus prononcées au revers. Des sédiments subsistent sur les deux faces. Un réseau de fissures longitudinales fragilise la pièce. Des traces laissées par des radicelles se devinent encore sur les deux côtés.

Description

La Néréide se présente à demi-couchée vers la droite. Son corps, en partie tronqué, se continuait peut-être sur un élément de placage placé au-dessous de notre pièce. Son bras droit, démesurément allongé, soutient son péplos emporté par le vent marin. L’ellipse que décrit le voile cerne la figure. Le bras apparaît totalement déformé et étiré à l’extrême, pour retenir le drapé, qui s’incurve près du bord dextre. Un autre pan d’étoffe semble couvrir la cuisse droite de la jeune femme. La tête volumineuse, vue de profil est surmontée d’une chevelure courte au dessin très simplifiée.

 

L’attitude adoptée par la Néréide correspond à une pose récurrente sur les éléments de placage en os, mettant en scène des membres du cortège marin dans l’Antiquité tardive. Toutefois, nous sommes bien loin des modèles rencontrés au IVe siècle encore imprégnés de l’héritage hellénistique. Le style très suggestif relève d’une nouvelle esthétique qui se met en place à l’époque byzantine. Les volumes ne sont plus dégagés du fond, mais davantage incisés dans l’os, donnant à la représentation un caractère graphique. L’applique Co. 2208 qui propose le même schéma iconographique atteste une approche similaire, comme les pièces aux figures massives de l’Albertinum Museum de Dresde (PAGENSTECHER 1913, pl. LVII-6, 7, 9).

 

Notre pièce semble aller encore plus loin dans la déformation anatomique et la dissolution des formes. Faut-il y voir une pièce inachevée ou l’expression d’un art particulièrement stylisé prenant une distance considérable avec l’esthétique classique ? Le dessin très frustre de la silhouette féminine, l’absence de soin accordée aux traits faciaux et le goût pour la linéarité incitent à placer sa production au cours du VIe siècle, voire un peu plus tard.

 

Marquage

Au dos de la pièce, 270 ? marqué à l’encre violette très effacée.

 

Comparaisons

-Paris, musée Rodin, Co. 2208.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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