Applique de mobilier

Néréide et monstre marin

Égypte > provenance inconnue

Fin du IVe -Ve siècle ap. J.-C.

H. 3,3 cm ; L. 9,3 cm ; P. max. 0,6 cm

Os, tibia gauche de bœuf, face postérieure

Co. 2225

Comment

State of preservation

Cette applique, de couleur ivoirine, brisée en partie inférieure et sur le côté dextre, se présentait en trois fragments. Elle révèle à la fois un réseau de fentes et de fissures, des délitements, des desquamations et des soulèvements. Des taches ocre clair parsèment le revers.

Description

La tête tournée vers la gauche, la jeune femme prenait sans doute place au sein d’une composition mettant en scène plusieurs personnages du cortège marin. Très populaires à la fin de l’Antiquité, à la fois sur les reliefs funéraires égyptiens, le textiles ou les mosaïques de pavement, les Néréides escortées par des monstres hybrides nagent souvent en compagnie de Tritons, à la surface des flots. Les filles de Nérée et Doris constituent aussi l’un des thèmes de prédilection des artisans spécialisés dans la fabrication d’éléments de mobilier en os (cf. MARANGOU 1976, p. 42-44). En effet, près d’un quart des appliques de la collection du musée Rodin sont ornées de divinités marines.

 

L’attitude de la Néréide ne peut être établie avec certitude, en raison de la cassure en haut du buste. Il est fort probable que celle-ci était peut-être orientée vers la droite, mais pivotait la tête de manière à regarder en sens contraire. Ces mouvements de torsion sont un poncif iconographique, à la fois dans l’imagerie dionysiaque et dans les représentations du thiase marin. La naïade tend son bras gauche, de façon à retenir son péplos soulevé par le vent. L’étoffe affecte la forme d’une ellipse qui surmonte sa tête. À l’arrière-plan, quelques volutes indiquent la présence d’un monstre marin, dont la queue décrit des enroulements.

 

Si le geste de la jeune femme trouve des parallèles sur les applique du musée Rodin Co. 2155 et 825-1905 du Victoria & Albert Museum de Londres (LONGHURST 1927 p. 23, BECKWITH 1963, p. 12, 49, fig. 27), la recherche de volume diffère nettement. Les formes marquées par davantage de rigidité témoignent d’une maîtrise de l’anatomie moins évidente. Couronné par une chevelure rassemblée en chignon sur la nuque, le visage offre des traits simplifiés. À côté d’un nez fort placé dans l’exact prolongement du front, se loge un œil constitué par une petite protubérance. L’aspect graphique du fragment, auquel contribue le relief, somme toute assez plat, voisinant avec des détails seulement incisés, nous oriente vers une réalisation à la fin du IVe siècle ou au cours du Ve siècle.

 

Marquage

Au dos, en partie inférieure, 32 marqué au crayon rouge.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

< Back to collection