Applique de mobilier

ménade au tympanon

Égypte > provenance inconnue

IIIe siècle ap. J.-C. ?

H. 10,4 cm ; l. 4,4 cm ; P. max. 2,2 cm

Os, humérus gauche de bœuf, face latérale

Co. 2184

Comment

State of preservation

Brisé en partie inférieure et sur son côté senestre, cet élément de placage offre une teinte crème sur sa face externe, qui contraste avec la tonalité plus jaune du revers. De nombreux sédiments subsistent sur les deux faces, notamment dans les creux. De légères marques noires sont également repérables. Au dos, les sédiments se mêlent à des résidus blancs. Toute la face sculptée est couverte de traces de petites radicelles, qui ont sans doute été en contact avec l’applique durant la période d’enfouissement de celle-ci.

Description

L’élément de placage est sculpté sur toute sa hauteur d’une ménade évoluant vers la gauche et détournant la tête vers l’arrière. Ce mouvement contradictoire du visage et du corps se retrouve à l’envi sur les appliques en os dévolues aux membres du cortège dionysiaque, adopté à la fois par les ménades, mais aussi par les satyres. Contrairement à la série de pièces similaires sur le plan iconographique conservées au musée Rodin (Co. 2085, Co. 2091, Co. 2103, Co. 2113, Co. 2117), ornées de ménades au corps dévêtu, notre figure est parée d’un chiton ceinturé sous la poitrine, qui dégage son sein droit. De la main gauche, elle brandit un tympanon à l’ovale régulier, à l’image de la ménade de l’applique Co. 2091.

 

Le fin tissu du chiton laisse entrevoir une corpulence robuste. Animé de larges plis, agencé avec beaucoup de naturel, le vêtement suit le mouvement et épouse les formes du corps. La même approche s’observe sur un fragment du Walters Art Museum de Baltimore (inv. 71.1104 : RANDALL 1985, n° 160, p. 96-97). Une légère dépression suggère la présence du creux du nombril, que le tissu vient révéler. La main gauche, réduite à un appendice, est séparée du tambourin qu’elle maintient, par une profonde incision, tandis que la droite, aujourd’hui disparue, devait retenir un pan du drapé. Le visage, qui offre son profil gauche, présente des traits modelés avec délicatesse, malgré une hésitation au niveau de la mâchoire. L’arcade sourcilière prononcée abrite un œil dessiné avec justesse. La chevelure est ramenée en un chignon, sur l’arrière du crâne, de manière à dégager la nuque. Finement incisées au burin, les mèches de cheveux sont surmontées d’une calotte correspondant au reste de la chevelure laissé lisse.

 

La maîtrise du volume allié à une précision du détail sont les signes d’une facture assez sûre. Toutefois, cette applique ne rencontre pas de réel équivalent, que ce soit dans les collections du musée Rodin, ou dans d’autres collections de musées. Plusieurs parallèles iconographiques peuvent être cités, bien qu’éloignés sur le plan stylistique : trois appliques du musée Benaki (inv. 18884, inv. 18977, inv. 18880, : MARANGOU 1976, n° 100-102 p. 105, pl. 31, c-d, pl. 32a), un fragment conservé au Rijksmuseum van Oudheden de Leyde (K 2018/6.21), un fragment découvert à Shurafa (PETRIE & MACKAY 1915 n° 42 n° 78, fig. 3 Pl. XLIX), ainsi qu’une pièce vendue au sein d’un ensemble d’éléments de placage en os chez Christie’s à New York (Antiquities, 12 décembre 2002, lot 216). Le relief en saillie aux contours bien délimités, la souplesse de la pose, ainsi que le rendu des traits du visage inclinent à penser que notre œuvre est sans doute antérieure à ces comparaisons, et qu’elle pourrait avoir été produite au cours du IIIe siècle.

 

Marquage

Une étiquette rectangulaire à liseré bleu, collée dans la partie inférieure de la cavité médullaire, comporte un nombre difficilement lisible : 14 ? En partie supérieure du bord interne dextre, 5 écrit au crayon rouge ?

 

Comparaisons :

-Athènes, musée Benaki, inv. 18884, inv. 18977, inv. 18880.

-Leyde, Rijksmuseum van Oudheden, K 2018/6.21.

-Paris, musée Rodin, Co. 2091, Co. 2103, Co. 2113, Co. 2117 (posture).

-Vente Christies’s, New York, Antiquities, 12 décembre 2002, lot 216.

Inscription

Anépigraphe.

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