Material and technique

La rectitude et la planéité de la face postérieure d’un métacarpe de bœuf en faisaient un organe osseux idéal pour le façonnage d’une applique de petites dimensions au faible relief. L’identification de cette partie du squelette de bœuf par F. Poplin a été permise par la présence de la couture encore visible au revers de la pièce, marque caractéristique de la soudure des deux os du jeune bovin à l’âge adulte. La présence très discrète du débouché des canaux nourriciers est un indice supplémentaire. L’orientation de ces trous au dos de la pièce, en diagonale descendante, confirme l’utilisation d’une face postérieure de métacarpe. Bien que ce soit la scapula qui soit le plus souvent utilisée pour obtenir les matrices nécessaires à l’obtention de petites appliques de forme rectangulaire ou trapézoïdale, le choix du métacarpe se rencontre également à plusieurs reprises dans la collection du musée Rodin (Co. 2160, 2244, 2307-2454). Il semble, dans notre cas, que la figure s’inscrive dans le sens anatomique de l’os. Ces jambes se déploient, dans la partie distale de l’os, plus large.

 

L’applique a sans doute été obtenue par sciage mais, en raison de son usure, aucun stigmate lié à cette opération n’est véritablement conservé. Les tranches révèlent encore une surface rugueuse, liée à une régularisation des bords au ciseau. De larges enlèvements de matière sont visibles au dos de la pièce, sans doute pour éliminer en grande partie le tissu osseux spongieux. Ces enlèvements pratiqués grâce à une lame assez large sont ponctués de petites aspérités, peut-être produites par un mauvais affûtage de la lame de l’outil. Les butées de la lame ayant participé à cette opération de raclage sont encore bien discernables, surtout en partie inférieure. Des faisceaux de stries viennent se superposer à ces premiers stigmates. Ils barrent le revers de la pièce en son milieu. Une lime ou une autre lame abrasive a sans doute été employée pour obtenir ce type de traces particulièrement nettes.

 

Le lustre très accentué de la face principale a fait disparaître en grande partie les stigmates relatifs au travail de la matière osseuse. Pourtant, la définition heurtée des formes, notamment du visage, laisse imaginer une applique ornée à l’origine d’une silhouette à l’anatomie assez stylisée. L’usure confère aujourd’hui au modelé une réelle douceur, en estompant les arêtes créées par les plis du drapé ou des bras animés de mouvements vifs.

Material change

Aucune.

State of preservation

L’applique est conservée dans son intégralité. Seul un éclat vient endommager l’angle inférieur senestre. De minuscules pertes de matière sont aussi discernables dans les angles, sur le chant supérieur. Une teinte légèrement ocre s’observe dans le creux ménagé sous le nez de la figure. La teinte ivoirine de la face principale, très lustrée, contraste avec la tonalité ambrée du revers.

Restoring actions

La pièce a fait l’objet d’une restauration lors de la campagne menée sur cette typologie d’objets en 2018-2019 par V. Picur. Grâce à un nettoyage enzymatique au coton-tige, suivi d’un rinçage à l'éthanol, la couche de salissure a été éliminée.

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