ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE TARDIVE OU ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE > XXVIe - XXXIe dynastie > 672 - 30 AVANT J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 11,5 cm ; L. : 3,1 cm ; P. : 5,8 cm
Co. 1939
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE TARDIVE OU ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE > XXVIe - XXXIe dynastie > 672 - 30 AVANT J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 11,5 cm ; L. : 3,1 cm ; P. : 5,8 cm
Co. 1939
L’œuvre est en mauvais état de conservation.
Le métal est oxydé et corrodé. L’ensemble de la surface est rugueux, parsemé de nombreuses concrétions. Le flanc droit de l’oiseau présente une couleur marron alors que le reste de la statuette a pris une teinte vert clair. Cette partie brune semble avoir été mieux préservée de l’oxygène.
Le lituus et l’uraeus frontal du pschent sont partiellement brisés. Sur la partie gauche de la petite base sur laquelle l’oiseau se dresse, une large excroissance de métal est visible. Il s’agirait d’une figure, aujourd’hui trop détériorée pour être identifiée.
L’œuvre Co. 1939 figure un faucon dressé sur une petite base, les pattes droites et les ailes repliées. L’image est placée sur une colonnette. La colonnette est creuse alors que le faucon est plein.
Le faucon est couronné du pschent, coiffe qui combine la couronne blanche de Haute-Égypte et la couronne rouge de Basse-Égypte, affichant ainsi son contrôle sur l’ensemble du territoire égyptien. Le pschent est orné d’un petit uraeus frontal presque entièrement détruit, ainsi que d’une forte tige en spirale incurvée parfois appelée lituus. L’épaisseur de la volute du lituus suggère qu’il pouvait éventuellement contribuer à la suspension de la figurine (voir la petite figurine en or du Metropolitan Museum of Art de New York 30.8.432 où le lituus de la couronne rouge est relié à la couronne blanche à l’aide d’une petite chaine).
De la face de l’oiseau, seuls le petit bec et le creusement des yeux sont encore discernables. Les yeux sont traités en creux, ce qui suggère qu’ils étaient incrustés d’une pierre semi-précieuse ou en pâte de verre. Bien que le cou et la gorge soient larges, ils laissent clairement se démarquer les épaules et les ailes du rapace. Ces dernières se terminent sur la queue, se séparant en deux bandes distinctes légèrement en relief. Les pattes, courtes et épaisses, se terminent par trois longs doigts ornés de griffes acérées. Malgré l’oxydation du métal qui a comblé l’espace séparant les deux pattes, on note cependant que le plumage épais des cuisses a été rendu.
Le faucon se tient sur une petite base rectangulaire dont la face inférieure a été excavée. Au centre de celle-ci se dégage un épais tenon circulaire surmontant lui-même un chapiteau en forme de fleur de lotus. La base rectangulaire est renforcée à l’avant d’une petite figure humaine, et à l’arrière d’une simple place métallique trapézoïdale. La figure avant représente un personnage assis, les genoux remontés sur la poitrine levant ses deux bras vers la base. La disposition du faucon est très similaire à la figure d’enseigne conservée au Brooklyn Museum, 37.575E. On remarque cependant que cette œuvre présente un faucon couronné du disque solaire et l’absence d’une figure humaine à l’avant de la base. De par sa manufacture, l’œuvre C.996 conservée au Museo Egizio de Turin est également très similaire à la figure Co. 1939.
L’œuvre Co. 1939 est une figure d’enseigne. Elle pouvait être maintenue dans les airs, comme le prouve la bélière à l’avant de la couronne, ou bien insérée dans une enseigne et portée en procession lors de fêtes liturgiques associées à Horus, dont le faucon est l’emblème majeur.
Horus est un dieu solaire majeur en Égypte et peut prendre plusieurs formes (CORTEGGIANI Jean-Pierre, L’Égypte ancienne et ses dieux : dictionnaire illustré, Paris, 2007, p. 215-218). Dans la cosmogonie héliopolitaine, Osiris fut assassiné par son frère Seth par jalousie. Après sa mort, Isis, sœur et épouse d’Osiris, réanima son mari le temps de la conception d’Horus. Celui-ci est élevé caché de Seth dans les marais de Chemnis. Cette enfance donne lieu à de nombreux épisodes mythologiques, notamment concernant de diverses maladies, piqûres et morsures d’animaux dangereux. Il servira ainsi de modèle pour plusieurs prescriptions médicales. Et alors créée une personnalité distincte d’Horus fils d’Osiris. Il s’agit d’Harpocrate ou Horus l’Enfant, appelé à rester enfant et à les représenter et les protéger. En tant qu’Horus fils d’Osiris, il combat Seth et gagne la victoire lui permettant ainsi de maintenir la création en rétablissant l’équilibre et d’obtenir la royauté terrestre, tandis que son père obtient la royauté dans l’Au-delà. Le dieu Horus représente alors le premier de la lignée royale, le modèle divin du roi. Il donne naissance à cette lignée et devient le protecteur de la royauté et s’incarne en la personne du roi qui est son représentant terrestre qui doit maintenir la cohésion du pays en détruisant les ennemis de l’Égypte, de la même manière qu’Horus a détruit l’ennemi de son héritage, son oncle Seth.
Aucune autre œuvre n’est similaire à Co. 1939 dans les collections du musée Rodin.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon / atelier de peinture / vitrine 11, 404, "Petit faucon en bronze, coiffé du pschent (une partie du lituus manque). Il formait le bout d'une enseigne dont le manche est conservé dans sa partie supérieure. Haut. 11 cent. Estimé cinquante francs."
Donation à l’État français en 1916.